L’Agence internationale de l’énergie a publié un rapport intitulé “Global Hydrogen Review 2024”. Selon le rapport, la demande mondiale d’hydrogène a atteint 97 Mt en 2023, soit une augmentation de 2,5% par rapport à 2022. La demande reste concentrée dans le secteur du raffinage et de la chimie, et est principalement couverte par l’hydrogène produit à partir de combustibles fossiles sans relâche.
Comme les années précédentes, l’hydrogène à faibles émissions ne jouait qu’un rôle marginal, avec une production de moins de 1 Mt en 2023. Cependant, la production d’hydrogène à faibles émissions pourrait atteindre 49 Mtpa d’ici à 2030, sur la base des projets annoncés, soit près de 30% de plus qu’au moment de la publication du Global Hydrogen Review 2023. Cette forte croissance a été principalement tirée par les projets d’électrolyse, avec une capacité d’électrolyse de près de 520 GW.
En matière de stratégie hydrogène, 60 pays à travers le monde ont déjà adopté des politiques spécifiques, répartis entre 30 économies avancées, dont l’Union européenne, et 30 pays émergents et économies en développement. Cette dynamique s’est accélérée en Afrique du Nord, avec la Tunisie et l’Égypte qui ont annoncé leur stratégie nationale en 2024, l’Algérie et la Mauritanie en 2023, et le Maroc dès 2021.
La Tunisie vise une production totale de 8,3 Mtpa d’hydrogène et 87 GW d’électrolyse d’ici à 2050, dont 6 Mtpa destinées à l’exportation. Les objectifs intermédiaires pour 2030 incluent une production de 320 ktpa d’hydrogène, 3,9 GW d’électrolyse et 5 GW d’énergies renouvelables. À court terme, l’hydrogène sera principalement utilisé dans les secteurs de la chimie et du raffinage, tandis qu’à long terme, il sera destiné à l’aviation (e-SAF), au transport maritime et à la production d’électricité. Les besoins d’investissement d’ici à 2050 sont estimés à 130 milliards de dollars américains.