L’année 2024 serait historique pour La Poste tunisienne. Tous les indices montrent qu’elle se dirige vers un encours d’épargne de ses clients au-delà des 10 milliards de dinars d’ici la fin de l’année, et même avant. Fin mai 2024, l’épargne totale est de l’ordre de 9 726,205 Mtnd. Depuis le début de l’année, la collecte nette était de 432,986 Mtnd, un chiffre dont rêve la majorité des banques. Le contexte est plus que favorable, avec un taux de rémunération de l’épargne à 5,6% net. L’établissement a réussi à diversifier progressivement sa clientèle ces dernières années, et l’innovation à coûts raisonnables lui a permis d’attirer les jeunes.
Bien évidemment, ces chiffres vont faire ressurgir la question de la Banque postale. Mais avant de défendre une telle décision, il faut se rappeler certains principes. Cette banque va respecter une réglementation dure et ceux qui pensent qu’elle va distribuer des crédits à moindre taux rêvent. La profitabilité serait l’objectif légitime à poursuivre et ne peut pas dévier des taux appliqués par le marché pour une simple raison: elle sera soumise aux mêmes conditions de refinancement auprès de la Banque centrale.
Financer les projets dans les zones défavorisées ou contribuer au redémarrage des jeunes peut passer par des véhicules d’investissement dans lesquels La Poste peut injecter des fonds. Elle a une profonde coopération dans ce sens avec la Caisse des dépôts et consignations.
Par contre, nous pensons qu’il y a une grande opportunité dans l’assurance vie et la micro-assurance. C’est un marché à très fort potentiel et où le capital confiance dont jouit La Poste peut l’aider à percer rapidement à se faire une place. De cette manière, elle pourra aider à faire fonctionner l’économie, tout en attirant une épargne longue. Il y a des pistes à exploiter sans mettre en péril une institution financière d’une telle importante.