Au premier trimestre 2024, l’économie tunisienne a montré des signes de redressement avec une croissance du PIB de 0,2% par rapport à l’année dernière, après une stagnation au trimestre précédent. Selon la note sur les évolutions économiques et monétaires et perspectives de l’inflation, publiée par la Banque centrale de Tunisie, ce léger progrès reflète les dynamiques contrastées des différents secteurs économiques.
Secteur agricole
Après une chute historique de 10,7% en 2023, la production agricole a commencé à se redresser, enregistrant une hausse de 1,6% au premier trimestre 2024. Cette reprise a contribué positivement à la croissance du PIB (+0,14 point de pourcentage) et a entraîné une augmentation de 24% de l’emploi agricole, ajoutant ainsi 104 mille postes. Cependant, le secteur reste vulnérable en raison du stress hydrique persistant, impactant notamment l’élevage. Malgré cela, la production de légumes et fruits montre une résilience remarquable, et les perspectives d’une meilleure production céréalière sont optimistes.
Secteur des services
Selon la même note, le secteur des services a enregistré une croissance de 1,9% au premier trimestre 2024, après une hausse de 1,5% au trimestre précédent. Les services financiers, de santé, de télécommunication et d’autres activités ménagères ont soutenu cette croissance. Cependant, certains secteurs comme l’hébergement et la restauration peinent à retrouver leur niveau d’avant la pandémie, affichant une baisse de 20%. Le secteur des transports, avec une valeur ajoutée en baisse de 9% par rapport à son niveau pré-pandémique, souffre également de la faiblesse des investissements et de capacités réduites.
Secteur industriel
Malgré un ralentissement léger, les industries mécaniques et électriques (IME) ont maintenu leur dynamisme grâce à des exportations élevées, soutenues par des investissements étrangers antérieurs. En revanche, les industries non manufacturières ont vu leur valeur ajoutée chuter significativement. La production de pétrole et de gaz naturel a diminué de 17,1%, aggravée par une transition énergétique lente et des baisses de production dans les principaux champs. Le secteur minier a également souffert, avec une production de phosphate brut en baisse, privant ainsi le pays de recettes importantes en devises.
Demande intérieure
La demande intérieure a légèrement augmenté de 0,4% au premier trimestre 2024, après une baisse de 0,1% le trimestre précédent. Cette reprise a été principalement soutenue par la hausse des salaires dans les secteurs public et privé, contribuant ainsi à un déséquilibre persistant entre l’offre et la demande, maintenant des pressions sur les prix.