Avec la persistance des taux à leurs niveaux élevés depuis 16 mois et le rythme des remboursements des Bons du Trésor, l’encours des titres de créances de l’Etat est de plus en plus composé de nouveaux papiers, faisant augmenter mécaniquement les taux moyens.
Fin mars 2024, le taux moyen pondéré des adjudications de bons de trésor non encore échus (toutes échéances confondues) a atteint un nouveau sommet à 8,760%. Une année auparavant, ce taux était de 8,209%. Par maturité, celle à 8 ans est devenue la plus onéreuse, avec un taux moyen de 9,505%. Aucune maturité n’affiche un taux moyen inférieur à 8,000%. Le rendement le plus faible correspond à la maturité 12 ans, avec un taux pondéré de 8,187%.
A titre de comparaison, en décembre 2010, la moyenne globale était à 6,216%, soit une hausse significative de 254,4 points de base. De plus, il y a le volume qui explosé, passant de 5 848 MTND en 2010 à environ 26 675 en mars 2024. Dans la Loi de Finances 2024, l’intérêt de la dette interne, y compris les obligations nationales, s’est élevé à 4 267 MTND.
Ce qui allège ce coût effectif supporté par l’Etat sont les encaissements générés plus tard. Les banques et les assureurs, qui détiennent l’essentiel de ces titres, vont dégager plus de bénéfices et donc payer plus d’impôts, surtout que ce dernier a été révisé à la hausse. Il y aussi une retenue à la source de 20% sur ces revenus d’intérêts. De sa part, la BCT, qui refinance davantage les banques pour souscrire, va réaliser plus de bénéfices et verser plus de dividendes. Ce n’est pas un jeu parfaitement à somme nulle, mais il permet aux investisseurs de gagner de l’argent, et l’Etat à trouver de la liquidité pour fonctionner, jusqu’à nouvel ordre.