Un Conseil ministériel a examiné hier trois projets de loi de nature économique, dont un concerne la participation de la Tunisie dans l’augmentation de capital de la Tunisian Saudi Bank (TSB). Comme c’est de l’argent public, il faut que l’État obtienne l’autorisation formelle pour pouvoir procéder.
Les derniers états financiers de la TSB sont relatifs à l’exercice 2022. Ils affichent un résultat net de -102 Mtnd. La banque a procédé à une grande opération de nettoyage de son actif, constituant une provision de 92,299 Mtnd. À la suite de cela, la TSB est considérée comme une banque dans une situation compromise. Son ratio de solvabilité est passé en dessous du 50% du ratio de fonds propres de base réglementaire fixé par la Banque centrale de Tunisie à 10%, se situant à 0,96% seulement fin 2022.
De plus, la banque ne respecte pas la condition selon laquelle ses actifs excèdent ses passifs, dont ils sont tenus envers les tiers, d’un montant au moins égal au capital minimum (50 Mtnd). Fin 2022, les fonds propres s’élèvent à 28,977 Mtnd seulement.
Sur cette base, le conseil d’administration a préparé un plan d’action 2024-2028 qui a été adressé à la Banque centrale le 18 janvier 2024. Les actionnaires, qui sont l’État tunisien et le Royaume d’Arabie saoudite, ont consulté la Commission d’assainissement et de restructuration des entreprises à participation publique (Carepp) qui s’est réunie le 30 décembre 2023, autorisant l’État tunisien et les autres parties publiques à participer à une opération de recapitalisation de 100 Mtnd.
Le communiqué que nous avons lu hier n’a pas précisé si le conseil ministériel a donné le feu vert pour que le projet de loi soit examiné par l’ARP. Nous pensons que cela entre dans une vision plus large concernant la présence de l’État dans le capital de ces banques. Néanmoins, à court terme, il est attendu que cette opération soit bouclée. Une autre banque sauvée, jusqu’à nouvel ordre.