«Comprendre parfaitement où nous devons aller et comment y parvenir est la clé de réussite pour naviguer efficacement sur de nouveaux marchés», c’est ce qu’à souligné Nadia Yaich, CEO de BFC Group et membre du bureau exécutif Tabc, lors de la 8e édition des «Jeudis de l’Afrique» qui s’est tenue le 6 juin sur le thème Écosystème de l’internationalisation: opportunités et défis pour une expansion des entreprises tunisiennes à l’échelle du continent africain»,
En effet, Yaich croit fermement que les entreprises tunisiennes doivent prospecter profondément les nouveaux marchés, comprendre les spécificités culturelles et économiques de chaque zone du continent.
Cette vision est partagée par Wahb Ouertani, président Conect Intech et membre du Collège des startups qui estime que le contexte actuel en Afrique, une préparation rigoureuse et la conformité aux normes internationales sont essentielles. La plupart des grands projets sont financés par des institutions bancaires internationales telles que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et la Banque islamique, ce qui implique que se conformer à ces normes est devenu une exigence générale. «Il semble que ce qui nous manque en Tunisie, c’est une préparation adéquate à l’internationalisation», confirme Ouertani.
Par ailleurs, avant de voyager, il est essentiel de garder à l’esprit qu’il existe différentes approches pour s’implanter sur un nouveau marché. Parmi celles-ci, il y a la possibilité de passer par des partenariats, qui peuvent prendre différentes formes telles que la franchise, la participation dans le capital, et bien d’autres encore. De même, il est envisageable d’investir directement dans le pays concerné, comme l’explique la CEO de BFC.
C’est dans ce contexte que le Tabc intervient pour accompagner et faciliter toute entreprise tunisienne, que ce soit dans le domaine de l’exportation ou de l’implantation en Afrique subsaharienne. Par ailleurs, ce conseil d’affaires vise à créer des liens avec des partenaires auditables. Il organise également aux entrepreneurs des événements de networking à l’instar de Fita.
Le Tabc s’engage également dans la réalisation d’études de recherche portant sur ces environnements. À l’heure actuelle, il se penche sur l’écosystème d’investissement en Côte d’Ivoire, et il élabore un document cartographiant celui du Bénin. «Travailler en Afrique subsaharienne requiert une grande dose de patience et un réel attachement à la région», c’est ce que nous affirme Nadia Yaich.
Pour sa part, Ouertani précise que l’approche de Connect pour soutenir les PME et les startups se repose sur l’organisation des missions internationales, entre 7 et 10 annuellement, principalement en Afrique. Lors de ces missions, les ambassadeurs des pays cibles sont invités à discuter des opportunités et du potentiel économique de leur région, offrant ainsi une vision claire aux adhérents de Connect sur les perspectives de ces marchés.
De l’autre côté, lorsque des entreprises expriment le désir de s’implanter à l’étranger, Connect mobilise ses partenariats pour faciliter la mise en relation avec les ambassadeurs tunisiens et d’autres acteurs locaux, notamment des syndicats et des organisations patronales. Cette approche permet d’adapter les efforts d’internationalisation aux besoins spécifiques des entreprises, en tenant compte des conseils et des recommandations des acteurs locaux.
«Pour réussir sur les marchés africains, il est essentiel que les entreprises tunisiennes aillent au-delà de l’aspect technique et offrent une véritable valeur ajoutée», souligne Wahb Ouertani,
Le financement…
Parallèlement, des initiatives telles que la ligne de crédit de la KFW ont permis aux banques tunisiennes de développer des programmes d’accompagnement pour les entreprises cherchant à s’internationaliser, explique Imen Messadi, directeur Central de l’ATB.
En offrant à la fois un financement et une assistance technique, ces programmes ont facilité la montée en compétence des entreprises et ont favorisé la création d’emplois dans tout le pays.
Concrètement, cette initiative a permis la mise en œuvre d’une stratégie complète de services non financiers. Cette approche a renforcé les compétences des équipes de la banque et des entrepreneurs, grâce à des programmes d’accompagnement ciblés sur les défis liés à l’exportation, aux transactions commerciales, aux aspects juridiques et à la gestion de trésorerie. Ces efforts ont contribué à l’amélioration des capacités de nos clients, qu’ils soient déjà clients de l’ATB ou non.
En termes de résultats tangibles, cette ligne de financement a soutenu 78 projets, totalisant un portefeuille de 36 millions de dinars.