Les entreprises africaines ne se sont pas suffisamment numérisées pour profiter pleinement des avantages de la technologie, c’est ce qui ressort du rapport de l’IFC, Opportunités du numérique dans les entreprises africaines.
En effet, pas moins de 86% des entreprises utilisent des téléphones portables pour leurs opérations commerciales, et 61 % ont adopté des technologies numériques avancées pour les paiements. Ce sont de loin les utilisations les plus courantes de la technologie numérique par les entreprises africaines. Cependant, ces entreprises sont lentes à se numériser au-delà du téléphone portable et des paiements numériques.
D’ailleurs, près de deux tiers des entreprises qui ont adopté des systèmes de paiement numérique avancés dans la région n’ont pas encore adopté une deuxième technologie numérique avancée pour exécuter des fonctions commerciales. En outre, l’adoption généralisée des paiements numériques ne se traduit pas par leur utilisation intensive en tant que méthode de paiement la plus fréquente. Seules 7% des entreprises qui ont adopté des méthodes de paiement numérique déclarent les utiliser de manière intensive. «Les téléphones mobiles et les paiements numériques sont des points d’entrée importants dans la numérisation, mais ils ne conduisent pas nécessairement à la numérisation d’autres fonctions commerciales exécutées par les entreprises», lit-on dans le rapport.
En outre, le rapport note que 39 % des entreprises adoptent les technologies numériques pour l’administration des affaires, la planification, les ventes et les paiements, mais pas de manière intensive, c’est-à-dire en tant que technologie la plus fréquemment utilisée pour effectuer une tâche.
En effet, dans des pays comme le Ghana, le Kenya et le Sénégal, 57% des entreprises comptant cinq employés ou plus utilisent des ordinateurs et l’internet, tandis que dans les pays à faible revenu comme le Burkina Faso ou l’Éthiopie et Malawi, ce pourcentage tombe à 44. Les grandes entreprises sont plus enclines à adopter les technologies numériques, tandis que les petites entreprises et les entreprises informelles dans les zones à faible revenu rencontrent des obstacles.
L’insuffisance des infrastructures numériques et électriques, le coût élevé des technologies, l’inadéquation du capital humain et l’accès limité aux moyens financiers figurent parmi les obstacles majeurs à une numérisation complète, selon l’IFC. De plus, en Afrique, les équipements numériques et les logiciels sont plus chers que dans d’autres régions, ce qui entrave encore leur adoption à grande échelle.
A cet effet, le rapport préconise une augmentation des investissements du secteur privé afin de stimuler l’infrastructure numérique, d’aider les jeunes pousses technologiques et d’améliorer l’accessibilité financière. La mise en œuvre de changements réglementaires et l’investissement dans l’infrastructure numérique, notamment par le biais de nouveaux câbles sous-marins, pourraient réduire les dépenses liées à l’internet et améliorer la connectivité. En outre, le rapport souligne l’importance de la mise en œuvre de politiques visant à réduire les droits de douane sur les produits numériques et à encourager l’intégration des marchés.