À Brazzaville, dans le quartier Bacongo, un nouvel immeuble de trois étages est en construction pour abriter le futur datacenter national de la République du Congo. Financé par la Banque africaine de développement et le gouvernement congolais, ce projet représente un investissement total de 66,55 millions d’euros.
Ce datacenter, à l’architecture futuriste, est conçu pour stocker et traiter toutes les données numériques du pays. Il hébergera également diverses applications développées ou acquises par le Congo, renforçant ainsi la souveraineté numérique nationale. Actuellement, les données congolaises sont stockées à l’étranger, ce qui pose des risques de sécurité et de violation des données. Avec ce datacenter, le Congo sera le seul pays d’Afrique centrale à posséder une telle infrastructure, permettant de traiter localement les vidéoconférences et autres services numériques.
Le projet comprend également l’installation de plus de 600 kilomètres de fibre optique, reliant le Congo au Cameroun et à la République centrafricaine, facilitant ainsi une interconnexion régionale améliorée. Une partie du financement, soit 13,8 millions d’euros, est dédiée à la construction et à l’opérationnalisation du datacenter, prévu d’être achevé d’ici décembre 2024.
Le datacenter disposera de salles serveurs, de contrôle, de réunion, et de conférence, ainsi que des équipements d’énergie et de climatisation nécessaires. Cette infrastructure va non seulement améliorer la sécurité numérique du Congo en maîtrisant localement le traitement des données, mais aussi contribuer à la compétitivité économique en réduisant les coûts de communication.
Le projet est un élément clé de la stratégie du Congo pour renforcer son économie numérique et sa sécurité, tout en préparant le terrain pour des initiatives comme l’identification numérique de la population congolaise. La gestion du datacenter sera confiée à un délégataire, public ou privé, pour assurer son exploitation optimale.
La Banque africaine de développement joue un rôle majeur dans le financement des infrastructures du Congo, avec un portefeuille actif de 411,62 millions de dollars au 1er avril 2024, couvrant divers secteurs comme le transport, la gouvernance, l’agriculture, et les télécommunications.