L’opération Anglo American-BHP, qui devrait donner naissance au géant mondial de cuivre, a été avortée. le mineur londonien ayant rejeté vendredi la proposition de rachat de 39 milliards de dollars. Son conseil d’administration a considéré que l’offre de BHP est opportuniste et n’évalue pas ses perspectives, tout en diluant de manière significative la valeur relative de la participation à la hausse des actionnaires d’Anglo American par rapport aux actionnaires de BHP. Certains investisseurs dans BHP ne sont pas convaincus des mérites de l’opération. Le refus signifie probablement que BHP devra offrir davantage pour convaincre les actionnaires et la direction et risque de créer une animosité inutile. La transaction est compliquée dans la mesure où Anglo, dont le chiffre d’affaires s’élève à 43 milliards de dollars, est complexe à cause de ses actifs sud-africains.
Mais vendredi, il s’est avéré qu’Elliott Management a accumulé une participation d’environ 1 milliard de dollars dans Anglo American au cours des derniers mois. Le cuivre joue un rôle essentiel dans la transition mondiale vers l’énergie propre et est utilisé dans la fabrication de véhicules électriques et d’éoliennes. Il est donc possible de créer davantage de valeur par la société dans les mois et les années à venir. Le fonds d’investissement a une grande expérience des sociétés minières, notamment chez le prétendant BHP. L’investisseur activiste a exhorté la société à se séparer de ses activités pétrolières et à abandonner sa cotation principale en Australie au profit d’une cotation à Londres. BHP a d’abord rejeté ces propositions, avant de se retirer des activités pétrolières quatre ans plus tard. Le mineur australien est l’un des plus grands au monde, avec une capitalisation boursière de 145 milliards de dollars et des ventes minières de 53,8 milliards de dollars en 2023.
La présence d’Elliott ne va pas nécessairement faciliter la transaction. Et même si c’est le cas, il ne faut pas oublier les questions antitrust. Des sources industrielles citant les régulateurs des principaux clients de BHP, la Chine pour le cuivre, le Japon et l’Inde pour le charbon sidérurgique, sont de sérieux obstacles potentiels à l’opération.