L’INS vient de publier les chiffres du chiffre du commerce extérieur au prix courants pour le mois de mars 2024, en tenant compte des variations saisonnières et des effets calendaires. Ce traitement permet d’avoir une lecture plus fidèle de la conjoncture.
En mars, les échanges commerciaux ont été caractérisés par un ralentissement des exportations, qui ont diminué de 1,3% par rapport à février 2024. C’est la troisième baisse mensuelle consécutive. A l’origine de cette tendance, il y a les industries mécaniques et électriques (-6,4%), de l’agriculture et des industries agro-alimentaires (-16,3%) après le repli des ventes d’huile d’olive, les textiles, habillements (-5,5%), le cuir (-23,2%) et le secteur des manufacturiers divers (-9,3%). La seule bonne nouvelle provient du secteur de l’énergie qui a, enfin, repris un peu de couleur en signant une augmentation remarquable de ses exportations de 196%. Idem pour les mines, phosphates et dérivés qui a connu une croissance de 42,9%.
Les importations ont suivi la même tendance, reculant de 2% en rythme séquentiel. Cette baisse est imputable à tous les groupes de produits à l’exception des produits énergétiques (+22%) et les matières premières et demi-produit (+4,8%). Le repli a concerné les biens d’équipement (-21,7), les biens de consommation (-11%), particulièrement les voitures particulières, les produits alimentaires (-16,1%) à cause de la baisse des importations de sucre. Globalement, et hors produits énergétiques, les importations ont diminué de 7,6%.
Ces chiffres prouvent que les usines tunisiennes sont loin de tourner à pleine capacité. Cela risque d’ajouter une autre couche aux difficultés de retrouver le bon rythme de croissance. Ce n’est pas seulement une question de demande européenne, mais d’un contexte mondial morose, plein d’incertitudes et un consommateur universel déprimé par un long cycle inflationniste. S’il y a une résilience au niveau des finances publiques, celle des secteurs productifs commence à se rapprocher d’un point critique.