La Banque mondiale envisage d’émettre cette année jusqu’à 1 milliard de dollars sous la forme de quasi-fonds propres hybrides sur les marchés de capitaux, alors que les banques de développement font face à une pression croissante pour trouver de nouveaux moyens d’augmenter leurs prêts. Le G20 avait exhorté les prêteurs multilatéraux à explorer les structures de financement hybrides pour aider les économies en développement à affronter les crises, y compris le changement climatique.
La Banque mondiale ne serait que le deuxième prêteur multilatéral à émettre un tel instrument, après que la Banque africaine de développement a réalisé une première opération en janvier 2024. L’institution africaine a vendu un instrument de capitaux propres profondément subordonné, semblable à une dette, créant de la sorte une nouvelle classe d’actifs.
Le moment de lancement de ce papier dépend des conditions du marché et de la notation qu’il pourra avoir. Les capitaux hybrides émis par les banques multilatérales de développement constituent, théoriquement, un meilleur crédit par rapport aux obligations de premier rang non garanties. Toutefois, en réalité, ce type d’actifs est noté de 3 à 5 crans en dessous des notations de premier rang. Moody’s a attribué la note AA3 à l’émission de la Banque africaine de développement, soit trois crans en dessous des obligations de la banque notées AAA.
Les agences de rating sont en train de revoir leurs méthodologies afin de s’adapter aux marchés. Pour la Banque mondiale, il est attendu que la qualité de sa gouvernance et la structure de son actionnariat constituent la meilleure garantie pour obtenir les meilleures notations possibles.