Parmi les articles qui sont passés inaperçus dans le projet de loi de la lutte contre l’exclusion financière, il y a celui qui traite la question de l’échange des anciens billets. Actuellement, si vous avez un billet qui ne circule plus, vous pouvez l’échanger auprès du guichet de la Banque centrale. Mais une fois le projet de loi adopté, les méthodes vont changer.
Dorénavant, l’échange ne pourra se faire qu’à travers le versement des billets dans un compte postal ou bancaire si le montant concerné dépasse un seuil qui sera fixé ultérieurement. La Banque centrale peut, toutefois, accorder des dérogations dans des cas exceptionnels. Cette démarche permettra de réduire la circulation du cash et poussera son détenteur à ouvrir un compte au lieu de rester en dehors du circuit.
Cela reste, à notre avis, purement théorique. Le Tunisien, qui est prêt à tout pour échapper aux divers types de contrôle, passera par d’autres personnes s’il compte échanger une grande quantité de liquidité. Néanmoins, si les autorités monétaires décident de changer de billets du jour au lendemain pour contrarier ceux qui ont de l’argent thésaurisé, c’est une autre histoire.
Probablement, l’Etat a fait un clin d’œil à ces derniers afin qu’ils acceptent de partager cette richesse avec l’administration fiscale au lieu de la perdre si cet échange, qui a d’ailleurs des partisans, est décrété. Le cadre légal est tissé et le locataire du Palais de Carthage a toujours prouvé qu’il a le courage nécessaire pour prendre ce type de décision.