Dans son dernier rapport intitulé “Women, Business and the Law 2024”, la Banque mondiale a introduit deux nouveaux indicateurs pour évaluer les opportunités et les défis auxquels les femmes sont confrontées à l’échelle mondiale: la protection contre la violence et l’accès aux services de garde d’enfants. Ces éléments sont désormais considérés comme cruciaux pour évaluer le niveau réel de protection et d’autonomie des femmes. Selon les conclusions de la Banque mondiale, cette inclusion révèle une réalité troublante: en moyenne, les femmes ne bénéficient que de 64 % des protections juridiques dont jouissent les hommes, soit nettement moins que l’estimation précédente de 77 %.
L’étude montre une disparité flagrante entre les réformes législatives en faveur des femmes et leur mise en œuvre concrète dans 190 économies. Alors que les lois accordent en moyenne aux femmes environ deux tiers des droits des hommes, moins de 40 % des mécanismes nécessaires à une application complète de ces droits sont effectivement mis en place. Par exemple, seules 35 économies sur 98 ayant adopté des lois sur l’égalité de rémunération ont pris des mesures pour réduire l’écart salarial. Cette analyse souligne ainsi l’urgence d’une mise en œuvre plus efficace des lois pour garantir une réelle égalité entre les sexes.
Concernant l’accès aux services de garde d’enfants, le rapport révèle que moins de la moitié des économies (78 sur 190) offrent une assistance financière ou fiscale aux parents de jeunes enfants, et moins d’un tiers (62 sur 190) disposent de normes de qualité pour ces services. Cette situation inquiétante risque de décourager les femmes d’intégrer le marché du travail lorsqu’elles ont des enfants à charge.
D’autre part, la Tunisie maintient le même score que l’année précédente, soit 64,4. Elle est surpassée par le Maroc avec un score de 75,6, et suivie par l’Algérie avec 57,5, la Libye avec 50,0 et la Mauritanie avec 48,1. Ainsi, les classements régionaux du Maghreb restent inchangés par rapport à l’année précédente.
En outre, cette année, le Togo a été reconnu comme un leader en Afrique, grâce à son système juridique particulièrement favorable aux femmes, le plaçant parmi les plus progressistes au niveau mondial avec un score de 97,5, le même que le Royaume-Uni.