Alors que les débats sur une nouvelle législation des chèques continuent, les nouvelles statistiques sur les moyens de paiement en Tunisie viennent d’être publiées.
En 2023, les services de la télécompensation ont traité 25,270 millions de chèques pour une valeur totale de 123 900,050 Mtnd. La taille moyenne d’un chèque s’élève donc à 4 903 Tnd. Ce montant est sur une courbe ascendante ces derniers mois, provenant d’une montée rapide de la valeur globale des chèques (+12,4% en glissement annuel), contre une baisse concomitante de leur nombre total (-0,1%). Il y a un recours moins intensif à ce moyen de paiement, traduisant une méfiance grandissante avec la multiplication des incidents d’insuffisance de provision. Les commerçants ne veulent pas se retrouver dans l’embarras de l’exercice du recouvrement qui coûte cher et dont le résultat n’est pas garanti. D’ailleurs, le nombre de chèques rejetés est de 416 955 en 2023 (une proportion de 1,65%) pour une valeur globale de 3 518,761 Mtnd.
Quant aux effets, 1,710 million de documents ont été traités au cours de 2023, également en baisse de 0,4% par rapport à 2022. En valeur, les montants ont totalisé 32 848,770 Mtnd, +9,1% en rythme annuel. La taille moyenne d’une lettre de change est de 19 210 Tnd, un montant significativement plus élevé que celui d’un chèque. Cela traduit son utilisation dans les transactions commerciales qui impliquent des sommes plus importantes.
Durant le premier semestre 2023, 33,530 millions virements (+3,5% par rapport à 2022) ont été assurés pour une valeur globale de 50 840,240 Mtnd, en hausse de 8,9% en glissement annuel. Le virement moyen s’élève à 1 516 Tnd.
Sur la même période, 5,440 millions de prélèvements ont été effectués (-12,1% par rapport à 2022) pour la somme de 22 099,190 Mtnd. Le prélèvement moyen est de 4 062 Tnd.
En tout, nous parlons ici de 65,960 millions d’opérations bancaires, qui sont une vache à lait pour le secteur mais aussi pour l’Etat qui encaisse une belle recette de TVA. La baisse imposée pour le coût de certains services bancaires va donc affecter les revenus des banques, qui devraient laisser filer quelques dizaines de millions de dinars de produits d’exploitation, provisoirement.