Le monde de la diffusion des événements sportifs est en train de changer en profondeur. Avec une nouvelle génération qui préfère regarder des séries sur des plateformes plutôt que sur les chaînes de télévision classiques par satellite ou via le câble, le secteur des médias doit évoluer. Les charges sont élevées et la valeur des droits des compétitions sportives augmente.
La réponse est venue des Etats-Unis. ESPN, Fox et Warner Bros. Discovery prévoient de lancer un service commun de streaming sportif cette année, offrant aux téléspectateurs un nouveau moyen d’accéder, pour la première fois, à des sports de premier plan en direct. La nouvelle plateforme, qui sera détenue par une société spécialement créée et dotée de sa propre équipe de direction, n’a pas encore de nom ni de prix. Ce qui est sûr pour le moment, c’est qu’un point de départ logique pourrait être de 45 ou 50 dollars par mois, avec des prix de lancement plus bas, aux alentours de 30 dollars, pour inciter les utilisateurs à s’inscrire. Disney (propriétaire de ESPN), Warner Bros. Discovery et Fox détiendront chacun un tiers de la société, mais le partage des droits sera proportionnel à ce que les réseaux câblés facturent aux fournisseurs de télévision payante.
Ces évolutions vont prochainement toucher les Tunisiens, fans de football européen. Si ces chaînes se concentrent pour le moment sur des compétitions telles que la NBA ou le NFL, les grands championnats européens sont dans le viseur. Actuellement, tout est accessible grâce à une industrie de piratage bien développée. Il faut avouer que le pouvoir d’achat des ménages ne leur permet pas le luxe de s’offrir des abonnements à des centaines de dinars par an. Au bout de quelques années, l’offre actuelle sur le marché va disparaître. Les Qataris ont massivement investi dans les médias sportifs depuis de longues années mais ils commencent à se retirer progressivement. Les Saoudiens n’ont pas l’air de prendre la relève, car ils ont d’autres chantiers pour y mettre leur argent. C’est une niche à exploiter, même si l’histoire nous a appris que ce vide profite souvent à ceux qui ont les moyens de payer en devises.