Pour la première fois depuis son adhésion au Fonds monétaire international (FMI) en 1958, la Tunisie a été récemment ajoutée à la «liste négative» de l’institution, rendue publique le 5 janvier 2024. Cette liste regroupe les pays pour lesquels l’achèvement des consultations avec le FMI a pris un retard dépassant les 18 mois, au 15 décembre 2023.
Selon l’agence TAP, des économistes tunisiens considèrent cette inclusion comme une procédure administrative standard qui ne concerne pas uniquement la Tunisie, mais affecte également de nombreux autres pays.
Cependant, certains experts soulignent que cette inscription sur la liste négative pourrait compliquer l’accès de la Tunisie aux financements extérieurs. Cette difficulté ne se limite pas seulement à l’accès au marché monétaire, mais pourrait également entraver l’obtention de financements dans le cadre d’accords bilatéraux. En effet, plusieurs pays conditionnent le décaissement de leur aide à la Tunisie à la nécessité de parvenir à un accord avec le FMI.
Dans le cadre du budget 2024, la Tunisie prévoit la mobilisation de crédits atteignant 28,4 milliards de dinars, dont une enveloppe de l’ordre de 16,4 milliards de dinars devrait être obtenue via des emprunts extérieurs.
Cette situation soulève des préoccupations quant à l’impact sur la stabilité financière du pays et met en évidence la nécessité pour la Tunisie d’accélérer le processus de conclusion des consultations avec le FMI afin de restaurer la confiance des partenaires internationaux et de faciliter l’accès aux financements nécessaires.
Dans cette liste figurent notamment la Syrie, le Yémen, l’Iran et le Burkina Faso. Néanmoins, l’Ukraine et la Zambie en ont été retirées.