Oman, État du Golfe connu pour sa neutralité, se prépare à une révision majeure qui sera menée par le GAFI. Une délégation du groupe d’action financière basée à Paris devrait se rendre à Mascate fin janvier 2024, ouvrant la voie à un examen plus tard en 2024. Les responsables veulent éviter le sort des Émirats arabes unis, désormais sur la liste grise depuis mars 2022.
Contrairement aux Émirats arabes unis, qui ont adopté des politiques favorables aux crypto-monnaies et disposent d’un marché immobilier de luxe florissant ouvert aux investisseurs internationaux, l’économie omanaise est plus petite et plus conservatrice. Cela, combiné aux récentes mesures de surveillance, place Mascate dans une bonne position pour éviter le sort de ses voisins.
Toutefois, elle a un grand point de faiblesse: ses fortes relations avec l’Iran, un pays confronté à de sévères sanctions américaines. Si les liens étroits avec Washington et Téhéran ont permis de réaliser des avancées politiques sous l’administration Obama, les conflits actuels au Moyen-Orient et en Europe de l’Est mettent le pays sous pression. La Banque centrale d’Oman avait agréé deux banques iraniennes et a également autorisé certains afflux de fonds russes. Il y a quelques semaines, l’administration Biden a imposé des sanctions à un groupe de sociétés, dont la société d’investissement Tadawul Financial Group, basée à Amman, qui, selon les autorités, avait été utilisée pour recevoir et gérer des actifs russes illicites.
L’impact d’une potentielle inscription sur la liste grise du GAFI entraîne une baisse significative des flux de capitaux, selon le FMI, qui estime que les flux de portefeuille et les investissements directs étrangers chutent en moyenne d’environ 3% du PIB.