L’Union européenne est le poumon commercial de la Tunisie. L’accord de partenariat a certes porté atteinte à plus d’un secteur d’activité, surtout ceux qui manquent de compétitivité. Néanmoins, nous devons reconnaître qu’il a permis au pays de changer de profil en matière de volume et de valeur des exportations.
Jusqu’à fin novembre, la balance commerciale de la Tunisie a enregistré un déficit de 16 543 Mtnd, un montant bien inférieur aux 22 296 Mtnd sur la même période en 2022. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont sauvé la balance des paiements cette année. Les exportations ont totalisé 56 114 Mtnd, dont 70,9% à destination des pays de l’UE. En particulier, il y a la France qui a absorbé 12 871 Mtnd de nos marchandises, devant l’Italie (10 485 Mtnd) et l’Allemagne (7 539 Mtnd). Ce trio représente 55,0% des exportations totales du pays, ce qui montre à quel point notre économie dépend des leurs.
Le point commun avec ces trois pays est le fait que nous affichons un excédent d’échanges: +5 340 Mtnd avec la France, + 2 588 Mtnd avec l’Allemagne, et +1 346 Mtnd avec l’Italie. Globalement, nous affichons un solde positif record avec l’UE de +8 195 Mtnd contre + 1 112 Mtnd sur la même période en 2022.
Ce signe positif disparaît intégralement lorsque nous tenons compte de l’ensemble des échanges avec tout le continent européen, vu le déficit colossal avec deux nations en particulier, à savoir la Russie (-6 385 Mtnd) et la Turquie (-3 003 Mtnd).
Avec l’Afrique, nous sommes significativement perdants, avec un solde de -1 310 Mtnd. Toutefois, hors l’Algérie, nous avons plutôt un solde positif de +2 623 Mtnd. Si nous tenons compte exclusivement de l’Afrique subsaharienne, il y a un solde positif de 991 Mtnd.
Quant à notre grand trou avec la Chine, il est toujours important (-7 760 Mtnd), soit 46,9% de notre déficit global.
Le principal enseignement est qu’il est impératif de diversifier notre base de clientèle mais sans altérer nos intérêts qui existent avec l’UE. Avec une part de marché de 0,5% de l’espace commun, il y a même une marge pour progresser. En même temps, il faut trouver une solution avec la Chine, en transformant une partie du déficit en investissement. Il faut s’inspirer du travail effectué avec la Turquie pour réduire une facture extrêmement salée.