Dans son budget pour 2024, le gouvernement a prévu des revenus de confiscation de 520 Mtnd. En valeur absolue, ce montant n’est pas très élevé. Néanmoins, par rapport aux réalisations des dernières années, il s’agit bien d’une hausse considérable. Sur la période 2021-2023, la somme collectée n’a pas dépassé 135 Mtnd.
D’où viendra donc cette somme si importante? Bien évidemment, il reste encore de l’actif sous la gestion d’Al Karama Holding dans différents secteurs d’activité et qui peuvent rapporter une belle cagnotte. La question est plutôt de savoir si elles sont prêtes à être vendues.
Il y a par exemple la cession de la compagnie aérienne Nouvelair lancée depuis 2023 mais dont nous ne connaissons pas le sort. Il y a aussi la société cotée en Bourse Carthage Cement qui pourrait également rapporter de l’argent. La société a vu son activité s’améliorer considérablement ces dernières années. Lors des derniers processus de vente lancés, le grand problème de la société était son endettement. Aujourd’hui, il s’élève à 366,029 Mtnd contre 540,274 Mtnd fin 2019. Il y a eu une amélioration sensible. La société est leader du marché local et parvient à réaliser des opérations importantes d’exportation.
Pour le moment, il n’y a rien d’officiel et une telle information aura des conséquences sur le cours de Bourse du cimentier. Le bon sens indique toutefois que pour récupérer 520 Mtnd, l’entreprise serait cédée.
En même temps, ce n’est un secret pour personne que le Palais de Carthage n’est pas en faveur de la cession des entreprises publiques en difficulté, que dire de celles sur la voie du redressement. Nous ne savons pas également si les revenus de la réconciliation pénale figurent dans ce montant. La concrétisation de cette rubrique du budget serait l’une des plus compliquées et des plus suivies, car elle montrera bien les vraies intentions de l’exécutif en matière d’entreprises publiques.