La Bourse de Tunis n’est pas seulement une plateforme de négociation de titres de capital et de créances. Toutes les opérations de mutation de propriété de titres de sociétés anonymes, à l’exception des cas de succession, passent obligatoirement par la Bourse.
Les actes de cession et/ou d’acquisition résultant en un transfert de propriété d’actions de sociétés non cotées sont soumis à la procédure d’enregistrement. Lorsque les transactions s’effectuent entre des non-résidents, il y a lieu d’appliquer la procédure de déclaration.
Ces opérations nous donnent donc une idée sur la dynamique de l’économie et le rythme des investissements au niveau du tissu des entreprises et non seulement parmi les sociétés cotées. Les volumes réalisés depuis 2023 font état d’une vraie chute: -36% pour les enregistrements à 677,614 Mtnd et -39% pour les déclarations à 20,523 Mtnd.
Ces statistiques montrent qu’il y a vraiment de l’attentisme. Les idées d’investissement et les accords de rapprochement ne manquent pas, mais tout le monde hésite à sauter le pas. Il y a un grand flou en matière réglementaire et fiscale. Les grands groupes, qui assurent d’habitude l’essentiel de ces opérations, préfèrent éviter la moindre action afin de s’éloigner des problèmes. Avec des réseaux sociaux à l’affût de n’importe quelle information concernant les groupes familiaux, la préférence est plutôt de se montrer discret à tous les niveaux.
Même au niveau des PME, le temps est de gérer la trésorerie et de tenter de garder les emplois. La consommation est en berne, pourquoi élargir son activité alors? La croissance est morose et les pressions budgétaires ne permettent pas d’obtenir un coup de pouce de la part de l’Etat, lui aussi dans une situation critique.
C’est un autre signe de détresse économique et d’inquiétude profonde parmi les investisseurs qui aura des répercussions sur le développement pour encore de longues années.