Moody’s a abaissé la note de crédit de l’Égypte d’un cran, la faisant passer de «B3» à «Caa1», en raison de l’aggravation de l’endettement du pays. L’Égypte est confrontée à une crise économique avec une inflation record, une pénurie chronique de devises étrangères, et une frénésie d’emprunts au cours des huit dernières années a rendu les remboursements de la dette extérieure de plus en plus onéreux.
L’agence de notation s’attend à ce que la politique de cession d’actifs publics aide la Banque centrale à restaurer la réserve de liquidités en devises étrangères de l’économie, ce qui justifie les perspectives «stables» de la note. Elles reflètent également le fait que l’agence s’attend à ce que le pays continue d’avoir accès au soutien financier officiel du Fonds monétaire international dans le cadre de son accord de 3 milliards de dollars.
L’Égypte a imposé des restrictions à l’importation pour faire face à la pénurie de devises étrangères, tandis qu’au moins deux banques nationales ont suspendu l’utilisation des cartes de débit en livres égyptiennes à l’extérieur du pays pour mettre fin à l’hémorragie de devises étrangères. Pour rappel, Le Caire a dévalué sa monnaie de plus de la moitié au cours de l’année qui s’est achevée en mars.
La question se pose maintenant pour la Tunisie, qui a été dégradée par Moody’s en janvier 2023 à «Caa2» avec des perspectives négatives. Notre situation est largement meilleure que l’Égypte, mais l’absence d’accord avec le FMI a toujours influencé l’avis de l’agence de notation. Nous pensons que le remboursement proche des Eurobonds de 500 millions d’euros contribuera à conserver notre notation. Autrement, personne ne pourra plus nier la dominance des aspects politiques sur ceux économiques. Wait and see.