Si la Tunisie souffre du manque de mobilisation de financements extérieurs, elle a pu compter sur ses propres moteurs de génération de devises qui ont fonctionné à plein régime.
Après le tourisme, l’huile d’olive, voilà les dattes. Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, la production 2023-2024 est estimée à 389 000 tonnes de dattes, une amélioration de 14,4% par rapport à la saison précédente. Par variété, Deglet Ennour vient en première position avec 328 000 t.
Pour encourager les agriculteurs, un million de caisses en plastique seront mises à leur disposition afin de garantir la qualité de la production. De plus, les autorités prendront en charge une partie des frais de stockage.
En 2022, la Tunisie a exporté pour 760 Mtnd, dont 716 Mtnd provenant de la variété Deglet Ennour. Il faut s’attendre à de meilleures recettes cette année, bien que la concurrence sur les marchés soit rude avec nos voisons algériens qui produisent également des variétés de qualité et qui ont un programme ambitieux de porter leurs exportations de dattes à plus de 300 millions de dollars d’ici 2025.
Il faut absolument protéger cette filière à forte valeur ajoutée car elle est exposée à des contraintes majeures liées à la fragilité de l’écosystème oasien. Il y a le défi de l’eau d’irrigation qui manque parfois cruellement et est puisée dans des nappes non renouvelables. L’exploitation par des promoteurs qui n’ont pas souvent le savoir-faire nécessaire pose un problème, surtout lorsqu’il s’agit de lutter contre les maladies qui touchent les palmiers. Les jeunes startups agricoles, qui peuvent collecter des données et automatiser les processus, ont la possibilité de contribuer à la durabilité de cette filière.