La Tunisie a franchi une étape majeure dans le renforcement de sa filière céréalière grâce à un accord de prêt de 87,1 millions de dollars signé entre le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saied, et la directrice générale adjointe du bureau régional de l’Afrique du Nord de la Banque africaine de développement (BAD), Malinne Blomberg.
En effet, ce financement, accordé par la BAD, soutiendra le projet d’appui au développement inclusif et durable de la filière céréalière (Padific).
Le projet vise à augmenter les capacités de stockage stratégique du pays en céréales, passant de deux à trois mois de couverture des besoins. Il prévoit la réhabilitation et la modernisation des silos portuaires de Radès et de Bizerte, la création d’un nouveau silo à Djebel Djelloud, et la relance du transport céréalier par voie ferrée.
Le Padific contribuera à garantir un approvisionnement continu du marché local en blé tendre et en orge, en collaboration avec d’autres partenaires au développement, dont la Banque mondiale (BM) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).
En plus de soutenir l’amélioration de la production et de la productivité céréalières, le projet investira dans des initiatives inclusives et durables, telles que le développement de cinq startups dédiées à la valorisation des sous-produits de la céréaliculture.
Cette initiative est d’autant plus cruciale face à la crise alimentaire mondiale induite principalement par la guerre en Ukraine et une sécheresse persistante. Ces facteurs ont réduit la récolte céréalière de la Tunisie à 250 mille tonnes, alors que le besoin annuel s’élève à 3,4 millions de tonnes.
Le projet prévoit une production additionnelle de 1,6 million de quintaux de blé dur et 1,2 million de quintaux d’orge, avec une réduction significative des pertes liées au stockage après la récolte, générant ainsi des gains estimés à 115 mille quintaux de céréales.
Le Padific aura, ainsi, un impact réel sur la sécurité alimentaire des populations vulnérables, dépendantes des produits céréaliers, ainsi que sur les acteurs de la chaîne de transformation tels que les minoteries, les boulangeries et les pâtisseries.
En soutenant la Tunisie à faire face aux fluctuations des prix mondiaux des céréales et aux effets des changements climatiques, cet accord de prêt renforcera la résilience et la souveraineté alimentaire du pays.