La Tunisie et l’Union européenne ont conclu hier, 16 juillet, un mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global, mettant en évidence leur engagement à renforcer leurs liens historiques et à relever ensemble les défis communs. Ce mémorandum, qui vise à «hisser les relations entre les deux parties à un niveau supérieur», couvre divers domaines clés tels que la stabilité macroéconomique, l’économie et le commerce, la transition numérique, l’agriculture, l’économie circulaire, la transition énergétique verte, le rapprochement entre les peuples et la migration et la mobilité. Le président de la République Kaïs Saïed, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le Premier ministre des Pays-Bas Mark Rutte ont été les signataires de cet accord.
L’un des objectifs clés de ce partenariat est de dynamiser la croissance économique en Tunisie, en soutenant les réformes économiques nécessaires pour rétablir les équilibres macroéconomiques du pays. L’Union européenne s’est engagée à apporter son assistance, notamment par le biais d’un soutien budgétaire, afin de favoriser la mise en œuvre de ces réformes et de renforcer le partenariat économique et commercial entre les deux parties.
Dans le domaine de l’économie et du commerce, les parties s’efforcent de renforcer leur coopération pour développer les échanges commerciaux des biens et services, ainsi que pour promouvoir et renforcer la modernisation du cadre des relations commerciales et d’investissement. Des opportunités d’investissement public, de partenariats public-privé et de projets privés sont également envisagées, notamment dans des domaines tels que le développement de la compétitivité et du secteur privé, la modernisation des circuits de distribution, les énergies renouvelables et l’agriculture durable.
La transition numérique est un autre aspect clé de ce partenariat. Les parties conviennent de coopérer dans le secteur numérique en tirant parti des opportunités de coopération, y compris en matière de renforcement des capacités, de coopération technologique et de financement de projets communs. Le projet de câble numérique sous-marin (Medusa) est évoqué comme une opportunité qui permettrait à la Tunisie de bénéficier d’une connexion à haut débit.
La coopération dans le domaine de l’agriculture durable est également mise en avant, avec un accent sur la gestion durable de l’eau, le renforcement de l’irrigation agricole et le développement des infrastructures de gestion et de transfert d’eau. Les parties s’engagent à renforcer leur coopération dans le domaine de la sécurité alimentaire et à identifier les possibilités d’investissements dans le secteur agricole.
En outre, dans le cadre de ce partenariat, la Tunisie prévoit d’organiser une conférence internationale sur l’investissement, soutenue par l’Union européenne. Les deux parties se sont engagées à organiser conjointement un forum UE-Tunisie sur les investissements, où les secteurs porteurs seront déterminés d’un commun accord. Ce forum permettra de favoriser la participation du milieu européen des affaires, de présenter les secteurs cibles et de faciliter les échanges avec les investisseurs européens pour mieux comprendre leurs attentes.
L’Union européenne est également prête à explorer les possibilités d’appuyer les efforts de la Tunisie dans la lutte contre la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale, notamment par le biais du programme d’autonomisation économique. Cela renforcera les initiatives visant à favoriser le développement économique, à créer des opportunités d’emploi et à promouvoir l’inclusion sociale.
La transition énergétique verte constitue un volet important de ce partenariat, avec un accent sur le renforcement de la production d’énergies renouvelables en Tunisie et sur la création d’un réseau énergétique durable. Les parties conviennent de coopérer pour mettre en œuvre les engagements de la Tunisie en matière de lutte contre le changement climatique, en favorisant notamment la production d’hydrogène renouvelable et l’adoption de technologies propres.
Le mémorandum d’entente souligne également l’importance du rapprochement entre les peuples et de la coopération dans les domaines de la société civile, de la jeunesse, de la recherche, de l’éducation et de la culture. Des programmes conjoints, tels que le partenariat conjoint sur la jeunesse, ainsi que des efforts visant à faciliter la mobilité des citoyens tunisiens, notamment par la réduction des délais et des coûts des visas Schengen, sont prévus.
En ce qui concerne la migration et la mobilité, les deux parties conviennent de développer une approche holistique basée sur le développement durable et la création d’opportunités légales de migration. La lutte contre la migration irrégulière, la gestion des frontières et le retour des migrants irréguliers vers leurs pays d’origine sont également abordés, dans le respect des droits humains.