Avoir un ministère ainsi qu’un code dédié à l’investissement était souvent critiqué en Tunisie, car le principe est la liberté. Le fait d’avoir de telles structures signifie qu’il y a réellement des secteurs verrouillés et des obstacles à lever. Certains parlent même d’un mauvais signe pour les investisseurs potentiels.
Mais voilà que les Émirats arabes unis (EAU), l’une des meilleures destinations pour les capitaux étrangers, viennent de décider la création d’un nouveau ministère fédéral de l’investissement. La nouvelle entité sera chargée de développer la stratégie d’investissement, mondiale et nationale, face à la concurrence économique accrue de ses voisins, notamment les puissants saoudiens. En 2022, Dubaï a attiré des investissements directs étrangers de 12,8 milliards de dollars contre 8 milliards de dollars du côté de l’Arabie saoudite.
Mohammed Hassan Al Suwaidia a été nommé ministre de l’Investissement. L’homme aura pour mission de stimuler l’environnement de l’investissement aux EAU et de rendre la législation et les procédures émiraties plus compétitives afin d’attirer davantage de capitaux mondiaux. Le pays mettra également en place un conseil de stabilité financière, chargé de surveiller les risques et de gérer les crises financières afin de poursuivre son objectif de devenir un centre financier mondial de premier plan.
Tous les États du Golfe, dont les revenus dépendent en grande partie des hydrocarbures, ont des projets en cours pour diversifier leurs économies et leurs sources de revenus. Les EAU sont considérés comme l’un des plus avancés, ayant développé des secteurs tels que les services financiers et le tourisme avant leurs voisins, et ayant mis en œuvre des réformes sociales et commerciales essentielles pour attirer les investissements étrangers. Pourtant, ils continuent à changer et à améliorer l’existant. Réformer est un processus en perpétuel mouvement. Chez nous, cela a toujours été statique, et c’est l’une des principales raisons de nos défaillances.