La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) est confrontée à des défis majeurs en matière d’emploi, notamment parmi les jeunes selon les dires de Ferid Belhaj, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient lors de la deuxième journée de la conférence du Réseau régional de l’énergie pour les femmes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Renew-Mena) tenue, les 22 et 23 juin 2023, à Tunis.
«A l’horizon 2050, la région Mena comptera pas moins de 300 millions de jeunes à la recherche d’emploi», précise Belhaj. Et d’ajouter que «le taux de chômage des jeunes en Afrique est alarmant, atteignant environ 24 %, ce qui en fait le pourcentage le plus élevé au monde». A cet effet, il estime que le secteur public seul ne peut plus répondre à la demande accrue des jeunes et il appelle à la création d’emplois dans le secteur privé afin de garantir l’employabilité des ces jeunes.
Il souligne, également, qu’il est crucial de promouvoir l’autonomisation économique des femmes et leur participation dans le secteur de l’énergie, dominé actuellement par les hommes. En effet, dans la région Mena la participation des femmes dans ce secteur ne dépasse pas 15 % alors qu’il devrait être compris entre 30 et 40 % compte tenu des qualifications élevées des femmes. Ce taux faible est loin de l’objectif de parité visé, et même en deçà de la moyenne annuelle enregistrée à l’échelle mondiale, qui est d’environ 22%.
Pour y remédier, Belhaj appelle à améliorer la formation ciblant les femmes, en particulier dans le secteur de la transition énergétique et il estime que les gouvernements doivent fournir des incitations visant à renforcer l’autonomisation économique des femmes et à favoriser l’entrepreneuriat.
De sa part, Paul Noumba Um, directeur régional de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, souligne que le secteur de l’énergie doit encourager activement la participation des femmes, en reconnaissant le potentiel des qualifications élevées qu’elles possèdent.
Il est à noter qu’une étude menée par Renew-Mena révèle l’existence d’un écart significatif entre les hommes et les femmes dans le secteur de l’énergie de la région et même à l’échelle mondiale, le taux moyen de représentation des femmes dans le secteur de l’énergie est d’environ 22 %. Pour réduire cet écart, il est essentiel de créer de meilleures conditions de travail pour les femmes et de lutter contre les stéréotypes sexistes qui persistent dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (Stim).
Pour rappel, le Réseau régional de l’énergie pour les femmes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Renew-Mena) a été lancé, en juin 2022, par la Banque Mondiale en tant que plateforme régionale dans le but de stimuler la participation économique des femmes tout au long de la chaîne de valeur du secteur de l’énergie, en particulier dans les emplois liés à la transition vers l’énergie propre.