La baisse générale des niveaux de compétence chez les nouveaux diplômés, et les demandeurs d’emploi d’une façon générale, a poussé les recruteurs à revoir à la baisse leurs exigences. En dépit d’une offre abondante, la base des profils sélectionnables est plus que jamais restreinte.
Une étude menée par le moteur de recherche Indeed a révélé une surprise: 54% des recruteurs admettent qu’un candidat qui ment sur ses compétences réelles, mais qui sait se montrer convaincant lors des entretiens, aurait toutes les chances d’obtenir le poste à pourvoir!
L’enquête a montré qu’il y a vraiment des évolutions profondes dans le marché de l’emploi. Les recruteurs se focalisent de plus en plus sur des soft skills. 86% d’entre eux reconnaissent être prêts à recruter un candidat qui assume pleinement ses lacunes et qui se montrera volontaire et motivé à se rattraper.
Près d’un tiers d’entre eux sont prêts à faire des concessions sur les années d’études et le type d’école. 23% peuvent faire l’impasse sur les compétences métiers spécifiques et 22% sur les compétences linguistiques. Cela donne des chances aux candidats atypiques et constitue une bonne nouvelle pour les candidats les plus jeunes et les seniors, qui pourraient trouver là un moyen de s’intégrer et qui, en tout cas, ne doivent pas hésiter à candidater.
La tendance sur le marché tunisien ne diffère pas beaucoup, avec la qualité de l’output d’une bonne partie de nos universités. La majorité écrasante est très loin de la réalité du marché et peine à pouvoir se faire une place. Les chômeurs sont par centaines de milliers et les entreprises se plaignent de la non-disponibilité des profils recherchés. La différence ici est que les recruteurs ne font pas, généralement, de concessions dans les profils. La raison est simple: rien ne garantit qu’au sein de l’entreprise, le candidat trouvera la formation initiale et l’encadrement nécessaires pour combler ses lacunes.
Il existe donc une niche de formation pré-embauche à exploiter par les spécialistes de la formation. Même si dans l’idée sous-jacente aux contrats d’initiation à la vie professionnelle, il y a encore une grande marge d’amélioration. Le besoin de profils quasi prêts à être productifs intéresserait les entreprises tunisiennes et même étrangères pour certaines spécialités.