Nécessitant un investissement global estimé à 68 milliards de dinars, la Tunisie a élaboré une vision stratégique pour le secteur du transport et de la logistique jusqu’en 2040, qui comprend 47 projets d’infrastructures.
L’annonce a été faite par le ministre des Transports, Rabii Majidi, lors de son discours à la 17e édition de la Conférence et du Salon ferroviaire du Moyen-Orient à Abu Dhabi qui s’est déroulée les 15 et 16 mai. Il a souligné que la Tunisie dispose d’une base solide pour renforcer la coopération internationale et enrichir les partenariats dans le domaine du transport ferroviaire, ce qui aura un impact positif sur l’environnement régional.
Le secteur du transport ferroviaire accapare plus de la moitié de cet investissement pour une somme totale estimée à 36 milliards de dinars, dont une grande partie sera réalisée grâce à des partenariats public-privé (PPP).
Les projets prévus incluent la restructuration des entreprises du secteur ferroviaire, le développement des ressources humaines et des cadres législatifs, ainsi que la mise en place d’un modèle de transport urbain ferroviaire dans les villes et les quartiers, notamment avec l’achèvement du projet du Réseau ferroviaire rapide (RFR) dans le Grand-Tunis.
Le RFR comprend 5 lignes s’étendant sur 86 km, desservant plus de 600 000 habitants par jour grâce à 28 trains rapides. De plus, le projet du réseau de métro de Sfax comprend 5 lignes d’une longueur totale de 70 km, permettant de transporter 600 000 habitants par jour.
Le gouvernement travaille également sur l’extension du réseau de métro léger du Grand-Tunis, en connectant la région du Lac de Tunis sur une distance de 15 km pour servir 300 000 à 350 000 habitants.
Le ministère des Transports s’engage à réhabiliter et moderniser entre 50 et 80 wagons de métro léger entre 2024 et 2026, pour un coût estimé entre 150 et 350 millions de dinars. De plus, l’acquisition de 54 nouveaux wagons de métro est prévue, pour un coût de 540 millions de dinars.
La Tunisie cherche également à augmenter le transport de phosphates par le réseau ferroviaire, avec un objectif de 9 millions de tonnes par an. Des fonds seront alloués à la réhabilitation des wagons existants et à l’acquisition de 600 nouveaux wagons, pour un coût d’environ 300 millions de dinars. Des plans sont également prévus pour l’interconnexion des zones logistiques.
La Tunisie, qui assure la présidence de l’Union africaine des chemins de fer, a procédé, dans le cadre de son environnement interrégional, à la redynamisation de cette structure panafricaine en lançant une étude sur la mise en place d’une ligne ferroviaire rentable.
Cette ligne permettra de relier le nord et le sud de la Tunisie avec l’Algérie et la Libye, puis de s’étendre vers l’Afrique de l’Ouest en passant par la route transsaharienne reliant l’Algérie et Lagos.