Visant à diversifier le transport multimodal entre la Tunisie et le Libye et à alléger la pression sur le poste frontalier de Ras Jedir, un navire de croisière de passagers devrait accoster, aujourd’hui, au port commercial de Zarzis en provenance du port libyen de Tripoli. La même société envisage très prochainement de lancer des croisières entre les ports de Zarzis et de Tripoli destinées au transport de marchandises.
A cet effet, nous avons contacté Chekib Ben Mustapha, membre du bureau exécutif de la Conect, pour l’interpeller sur l’avantage que présente cette nouvelle ligne pour les exportateurs tunisiens. Il estime que le marché libyen est l’un des principaux marchés pour la Tunisie et les exportateurs tunisiens.
“Il est vrai que 70% de nos échanges se font avec des pays de l’Union européenne, mais il s’agit de sous-traitance que ce soit dans le domaine des composants automobiles ou du textile. Or, dans le cas de la Libye, ce sont nos propres produits fabriqués localement qui sont exportés vers ce pays, que ce soit des matériaux de construction ou des produits alimentaires”, précise Ben Mustapha.
Le membre du bureau exécutif de la Conect a rappelé que le transport des produits exportés vers la Libye est assuré par la voie terrestre, mais l’ajout, dit-il, de cette nouvelle ligne permettra à coup sûr de renforcer la compétitivité des produits tunisiens grâce à la baisse des coûts liés aux frais de transport.
“Ce moyen de transport est dédié notamment aux grosses livraisons comme le transfert du ciment, qui présente l’un des principaux produits tunisiens exportés vers la Libye”, a-t-il ajouté.
En addition de cette ligne à Tripoli, notre interlocuteur a formulé le souhait d’ouvrir prochainement une nouvelle ligne avec la ville de Benghazi, “puisque les régions de l’Est libyen présentent aussi un autre marché important pour les exportations tunisiennes”, nous confirme-t-il.
Notons que la Libye est l’un des clients les plus importants pour la Tunisie, notamment en matière d’exportation des produits de la pêche et des fruits. Rappelons dans ce contexte que lorsque les frontières ont été fermées avec ce pays, il y avait un grand problème de distribution.
Pour Ben Mustapha, “il est crucial de procéder à une intégration économique entre les deux pays. Par exemple, la Libye possède la plus grande usine de fabrication de fer et de matériaux que les importateurs tunisiens importent généralement d’Europe. Il faut donc penser à les importer de la Libye, pour éviter des coûts additionnels liés au transport, et à diversifier les échanges commerciaux avec ce pays voisin”.
Optimiste, Chekib Ben Mustapha affirme que cette année il y a eu un saut qualitatif et une volonté affirmée pour améliorer les échanges commerciaux entre les deux pays.