Le fameux rallye boursier de fin d’année n’a pas eu lieu. Ce n’est pas surprenant avec toutes les incertitudes dans lesquelles le marché actions tunisien évolue. Les investisseurs n’ont pas vu assez de signes pour qu’ils prennent des décisions. Comptaient-ils sur l’effet janvier pour se rattraper et oublier une fin d’année difficile?
Sur les deux premières semaines du mois, la réponse est oui. Le Tunindex est déjà à 8 278,21 points, soit +2,19% depuis le début de l’année. Il est surtout soutenu par les banques qui affichent une hausse de 6,76% en seulement dix séances de Bourse. Elles compensent les contreperformances des autres secteurs qui broient du noir: -4,96% pour les produits ménagers et de soin personnel, -4,93% pour les agro-alimentaires et boissons, -4,88% pour les biens de consommation et -2,59% pour le bâtiment et les matériaux de construction. Le volume s’est nettement amélioré, atteignant 40,894 MTND contre 23,381 MTND en 2022.
Mais qu’est-ce qui explique ce beau début? A notre avis, il y a deux facteurs essentiels.
Le premier est que les banques attirent davantage les investisseurs. Avec des taux d’intérêt élevés et de potentielles nouvelles hausses dans les mois à venir, il s’agit du meilleur placement actuellement disponible sur le compartiment actions. Elles devraient afficher d’excellents chiffres pour le dernier quart 2022, ce qui va encore rendre leurs titres attractifs. Il serait difficile de voir les sociétés industrielles surperformer et les bonnes surprises se feront rares. Avant que les premiers résultats commencent à tomber au mois de mars, il vaut mieux donc se positionner, et il n’y a pas mieux que le début du nouvel an pour le faire.
Le second facteur est le rééquilibrage habituel des portefeuilles par les gérants. Après la clôture de l’année et le calcul des commissions de performance, il est temps de faire tourner le portefeuille pour encaisser des frais de courtage. Un gérant rationnel ne peut que créer une poche de trésorerie et investir, dans un premier temps, dans les titres bancaires pour garantir du dividende et suivre la tendance du marché. Ce qui conforte cette analyse, ce sont les chiffres des volumes des échanges par les OPCVM. Ils représentent 18,6% des ventes, mais seulement 8,2% des achats depuis le début de l’année.
La seconde moitié de janvier serait aussi dynamique que la première. Dès lundi, la saison des indicateurs d’activité du dernier trimestre 2022 va commencer. Les résultats de l’année 2022 seront plus que jamais clairs et les décisions seront prises. A vos calculettes!