Alors que la rentrée scolaire bat son plein, malgré les photos rutilantes des nouvelles écoles et des nouveaux élèves, les indicateurs montrent une dégradation de l’enseignement depuis la pandémie. Dans le Rapport sur le développement humain 2021/2022 du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), la partie portant sur la Tunisie dénonce plusieurs phénomènes affectant le niveau de l’éducation.
Selon le rapport, le stress est élevé et en hausse, quel que soit le niveau d’éducation. Dans certains pays en développement, comme la Tunisie, des programmes ont permis, comme cité dans le rapport, “d’accompagner les changements culturels par l’éducation, la reconnaissance et la représentation”.
Impact de la Covid-19
La Covid-19 a bouleversé l’éducation en présentiel et accéléré l’éducation à distance. Cela a creusé le fossé déjà existant entre les élèves familiers du numérique et ceux qui ne le sont pas. Ainsi, le rapport explique: “Les groupes les plus susceptibles d’être laissés de côté ont subi l’essentiel des risques sanitaires et économiques. Les femmes et les filles ont dû assumer encore plus de responsabilités domestiques et familiales, tandis que la violence à leur encontre s’est aggravée (voir le chapitre 2 du Rapport complet). Les fractures numériques préexistantes ont creusé les écarts en matière d’accès à l’éducation et de qualité de l’enseignement pour les enfants”.
Accélération de la digitalisation
Les nouvelles technologies se sont répandues à vitesse grand V. Elles ont eu de l’effet non seulement sur les méthodes d’éducation, mais aussi sur les compétences enseignées. Le rapport précise que le rythme d’évolution des technologies est tellement rapide qu’il dépasserait presque la vitesse d’enseignement, la rendant obsolète. Le rapport note: “Les effets de la pandémie de Covid-19 sur les économies ne sont rien en comparaison des bouleversements que l’on peut attendre de la puissance des nouvelles technologies et des dangers et transformations qu’elles entraînent dans leur sillage. Quelles formes peuvent prendre les investissements dans l’éducation et les compétences des individus – éléments indispensables au développement humain – face au rythme déconcertant des évolutions
technologiques, notamment l’automatisation et l’intelligence artificielle? Ou face aux transitions énergétiques nécessaires et intentionnelles destinées à restructurer nos sociétés? Plus généralement, dans un contexte de changements planétaires dangereux sans précédent, quelles sont les capabilités importantes, et en quoi le sont-elles ?”.
L’éducation comme investissement nécessaire pour le présent et l’avenir
Même si c’est un challenge, une éducation universelle et de bonne qualité est essentielle. Elle forme les futures générations, qui sont les employés de demain. Le rapport inclut l’éducation comme service de base universel pour réaliser les objectifs de développement durable. “Les services de base universels, comme la santé et l’éducation, sont des investissements importants en tant que tels, comme le montrent les objectifs de développement durable, et permettent aussi d’étendre le développement humain de façon inclusive. Ils remplissent par ailleurs une fonction d’assurance essentielle qui contribue à stabiliser les populations face à des chocs apparemment inéluctables et encourage l’expérimentation. L’être humain est peu enclin à essayer de nouvelles choses si cela met en danger sa santé et son éducation, ou celles de sa famille, et si cela risque de le faire irrémédiablement descendre sur l’échelle socioéconomique”.