Les forêts tunisiennes couvrent environ 1 155 000 ha avec une prédominance des résineux qui représentent 55% (456 902 ha). Le pin d’Alep (Pinus halepensis Mill.) vient en tête avec 360 000 ha (36%), suivi du pin pignon (Pinus pinea L.) avec 20 000 ha (3,6%) et du pin maritime (Pinus pinaster Ait.) avec 3 800 ha (0,5%). Le pin d’Alep est très répandu en Tunisie et surtout en bordure des zones menacées par la désertification. La survie de ce pin est donc particulièrement importante.
Cependant, les forêts tunisiennes de pins sont affectées par divers phénomènes de déprédation. En plus de la sécheresse et des activités anthropiques, les insectes ravageurs aussi peuvent nuire à ces espèces. A côté des scolytes (Scolytinae), les défoliations dues à la processionnaire du pin (PP) sont très importantes.
Les défoliations provoquent des pertes de croissance aux arbres et les rendent plus sensibles aux attaques des insectes secondaires et des maladies. Les chenilles âgées, munies de poils urticants, induisent également des œdèmes chez l’homme et aussi chez les animaux domestiques.
Les insectes sont des poïkilothermes où la température est un des facteurs déterminants de la dynamique de leurs populations.
Le cycle annuel de la PP a deux phases: la 1ère, aérienne, qui débute avec l’envol des papillons à la sortie du sol en juillet et août, se continue par la ponte, l’évolution de l’œuf et celle de la larve.
La seconde, souterraine, débute lors de la pénétration dans le sol à environ 10 cm de profondeur. Dans le sol, les chenilles se transforment en chrysalides et entrent en diapause jusqu’à la sortie des papillons en période estivale.
En Tunisie, la bio-écologie de la processionnaire du pin a été étudiée plus particulièrement durant les années 60. Les exigences climatiques de la processionnaire du pin ont été éclaircies. En effet, les populations de la PP ne peuvent supporter longtemps des températures supérieures à 25°C sans subir par la suite un affaiblissement physiologique et cela d’autant plus que l’humidité est élevée.
Les températures extrêmes de l’été ont donc des effets sur la survie de la PP et notamment de son aire de distribution dans le Sud tunisien (Gafsa, Gabès, Médenine et Tataouine) et dans les forêts naturelles marginales situées au sud de l’aire géographique du pin d’Alep (forêts de Kasserine).