A l’occasion de la clôture de la phase d’incubation de Technoriat, Mohamed Aljafari a accordé une interview à Managers. Il est directeur de la propriété intellectuelle à l’office de commercialisation à iPark (Jordanie).
Quelle est la particularité d’iPark ?
iPark est une structure jordanienne comprenant plusieurs programmes d’incubateur. Ils accompagnent les entrepreneurs sur plusieurs aspects. L’un d’eux comprend des audits technologiques par le biais de l’Office de commercialisation de la propriété intellectuelle (IPCO).
Egalement, iPark est une branche de la Royal Scientific Society en Jordanie. Il permet de développer l’entrepreneuriat, le leadership et l’innovation en Jordanie et dans la région. Mohamed Aljafari explique : “Nous avons plusieurs d’années d’expérience dans le leadership et l’encadrement des startups, entrepreneurs. Nous avons également de l’expérience en innovation et propriété intellectuelle, comme les brevets, les inventions etc. “
L’iPark aide les chercheurs, inventeurs, porteurs d’idées à faire fructifier leurs idées et leur ouvrir l’accès au marché.
L’iPark collabore avec toutes les structures d’entrepreneurs potentiels
L’iPark accueille des étudiants chercheurs. Il crée le pont entre recherche et entreprise en les mettant en contact avec des industriels. Mohamed Aljarafi détaille : “Dans ce projet, il y a de nombreux niveaux. Au niveau des entreprises, nous en avons soutenu beaucoup en améliorant leurs stratégies, leur croissance, leur export. Nous les avons mises en contact avec de plus grandes entreprises et des clusters. Au niveau des universités, nous les avons aidées à étudier les innovations les plus récentes. Nous les avons également accompagnés pour présenter leurs idées nouvelles aux industriels. Nous encourageons la constitution de nouvelles structures de recherche et d’entrepreneuriat dans tout le monde arabe.”
Les réussites de l’iPark
Les success stories sont nombreuses. Mohamed Aljafari les énonce : “Nous avons réuni 10 bureaux de transfert de technologie avec 30 représentants du secteur industriel. Durant cette session de networking, les discussions ont été fructueuses. Également, des organisations universitaires de cinq ou six pays arabes ont rencontré des compétences industrielles arabes et européennes. Ils se sont consultés au sujet des idées innovantes des universités pour parvenir à une production industrielle. Nous pouvons également citer des réussites du secteur pharmaceutique ou d’ingéniorat. Des médicaments d’excellente qualité ont été produits par des pays arabes.”
Pas de cloison rigide, mais des opportunités et des liens à nouer
D’après Mohamed Aljafari, lorsqu’un docteur universitaire travaille dans la recherche, les résultats de ses recherches sont des sources d’innovation. iPark aide à les faire reconnaître et à les rendre commercialisables.
Pour faire la transition entre recherche et entrepreneuriat, ou entre la fonction publique et l’entrepreneuriat, l’opération est délicate pour tous les acteurs. Cependant, un nouveau départ est possible, selon Aljafari : “Que ce soit pour l’entrepreneur ou la structure d’accompagnement, le changement est difficile. Cependant, nous n’éveillons la conscience des chercheurs au leadership et à l’entrepreneuriat que dans deux cas. Soit le chercheur est informé du potentiel de la création d’entreprise et souhaite utiliser ses propres idées. Soit le chercheur a étudié la question, il a décidé de ne pas créer d’entreprise, et cherche un associé. Il conserve sa position d’initiateur de l’idée et du projet, ainsi que la propriété intellectuelle, sans pour autant se lancer à 100% dans une entreprise privée.”
L’iPark en tant qu’intermédiaire et accompagnateur
Mohamed Aljafari distingue entre financement direct et accompagnement au financement. L’iPark aide les porteurs de projet à trouver des financements, à constituer un réseau : “Nous cherchons à les aider à obtenir des financements sans leur donner de financement direct”
Il conseille aux entrepreneurs de se concentrer sur les partenariats. Mohamed Aljafari recommande : “Tout le monde a besoin de partenariats divers pour créer, produire, commercialiser et vendre sur le marché. N’importe quelle entreprise, peu importe sa taille, utilise les partenariats pour progresser et grandir. Les partenariats sont bien plus importants que la commercialisation ou le financement.”
Les partenariats réussis nécessitent la convergence vers des succès communs. “Les valeurs humaines, la bonne connaissance de l’autre et le rapport d’égal à égal constituent les qualités d’un bon partenariat” conclut Mohamed Al Jafari.