Avec la hausse globale des prix, la Tunisie est dans un climat social tendu. C’est ce qu’explique le dernier rapport de Moody’s sur l’inflation. La Tunisie est mise dans le même degré de risque social que le Brésil et l’Egypte.
Dans un graphique présentant l’évolution des prix de l’alimentation et de l’énergie entre février 2021 et février 2022, le prix de l’essence en Tunisie a augmenté d’un peu plus de 5% en un an. Le score de l’impact social en Tunisie (5) est maximal. Il s’agit du même score que la Lituanie, où le carburant a augmenté de près de 20% en un an.
Les économies des marchés émergents sont plus vulnérables que les économies avancées à cet égard, car leur coût de financement est plus élevé. C’est le cas de pays tels que
le Bahreïn (B2 négatif), le Brésil, le Ghana (Caa1 stable), le Sri Lanka (Ca stable), l’Afrique du Sud, la Tunisie (Caa1 négatif) et l’Ouganda (B2 stable).
Dans le contexte d’une hausse sensible des prix des produits de consommation de base, tels que les denrées alimentaires et le carburant, l’aggravation des tensions sociales est plus pressante pour les économies qui présentent déjà des risques sociaux élevés.
C’est ce qu’indiquent les scores du profil social des émetteurs qui sont modérément négatifs ou plus élevés (score de 3 ou plus) dans notre cadre environnemental, social et de gouvernance (ESG).
Les économies présentant des risques sociaux relativement élevés qui pourraient se cristalliser davantage dans le contexte d’une inflation élevée sont le Brésil, la Colombie, le Chili, l’Égypte (B2 stable), la Tunisie, le Paraguay (Ba1 stable), le Niger (B3 stable) et la Zambie (Ca stable).
Les gouvernements dont les niveaux d’endettement sont élevés et dont la capacité d’endettement est faible, comme le Brésil, l’Équateur (Caa3 stable), l’Égypte et la Tunisie, sont particulièrement vulnérables dans ce scénario, car ils n’ont pas la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour atténuer l’impact des pressions inflationnistes en recourant à des mesures de soutien et en développant les programmes sociaux adéquats.