L’Onagri a publié mercredi une lettre spéciale consacrée aux céréales et à l’impact de la guerre russo-ukrainienne sur ce secteur vital. En effet, une part importante des céréales importées provient d’Ukraine, notamment pour le blé tendre. Les conflits actuels compromettent non seulement le prix des dérivés du blé, mais peuvent même aller jusqu’à un problème de sécurité alimentaire.
Nous discuterons de l’import étranger et notamment la part de la Russie et de l’Ukraine. Nous évoquerons également l’évolution des apports en céréales depuis 2018.
Forte dépendance de l’import du côté de la Russie et l’Ukraine
Première donnée à retenir: 49% de l’importation de blé tendre en Tunisie provient d’Ukraine. Dans un graphique, l’Onagri partage les imports de blé tendre entre l’Ukraine, la Bulgarie (26%), la Russie (10%), la Roumanie (10%), l’Argentine (2%) et d’autres pays (4%). La Tunisie dépend également de la Russie pour l’importation d’orge: l’origine des imports d’orge vient de Russie (46%), d’Ukraine (17%), de Roumanie (14%), d’Allemagne (5%), de Bulgarie (5%) et d’autres pays à 12%.
Également, la Tunisie importe bien plus de céréales qu’elle n’en produit. Le coefficient de dépendance étrangère pour les céréales est de 61,3% en 2021, alors qu’il était de 29% en 2009, à son taux le plus bas depuis quinze ans. Plus précisément, l’importation dépasse les 2,5 millions t en 2022, et elle est inférieure à 2 millions t pour l’export. Le blé dur est la céréale la plus produite en Tunisie et avec le meilleur rendement.
Les apports en légère hausse depuis 2018, augmentation de l’import
Pour le blé dur, les apports sont estimés à 1,786 million de tonnes en 2021. Ces apports ont augmenté de 0,2% entre 2018 et 2021. Cette augmentation est due, entre autres, à la progression de la production (+0,53%) entre 2018 et 2021. Ce qui a engendré une régression des importations de 3,14%.
Pour le blé tendre, les apports sont estimés à 1,6 million de tonnes en 2021. Ils ont augmenté de 0,2% depuis 2018. Entre 2020 et 2021, la production utilisable est passée de 75,7 à 104,7 mille tonnes. Ce qui n’a pas empêché une progression des importations entre les deux dernières années et sur la période d’étude, puisqu’elles ont augmenté avec un taux annuel moyen de 1,1%.
Pour l’orge, les apports sont estimés à 1,544 million de tonnes en 2021. Entre 2018 et 2021, ces apports ont augmenté de 10,4%. Cette augmentation est satisfaite essentiellement par la progression de la production de 2,6%. Ce qui n’a pas empêché les importations
d’augmenter, elles aussi, avec un taux de croissance annuel moyen de 18,5%.