La startup de Amira Yahyaoui est peu connue, ici, en Tunisie. Mais aux États-Unis, où elle est basée, Mos compte des centaines de milliers d’utilisateurs et a réussi à lever, la semaine dernière, 40 millions de dollars à une valorisation de 400 millions de dollars.
À cette occasion, l’entrepreneure tunisienne a été l’invitée de la dernière édition en date de la conférence Impact Stories organisée par Impact Partner.
“Après avoir quitté Al Bawsala, j’ai décidé de suivre mon rêve”, a raconté Yahyaoui. “Pendant 6 mois, j’ai vécu dans une ferme entourée de mes 30 poules”, a-t-elle ajouté. Mais la jeune Tunisienne n’était pas prête à prendre sa retraite, loin de là. C’est dans sa ferme que Yahyaoui a eu l’idée de sa startup. “Mais ce n’est qu’après avoir rencontré Khaled Helioui que j’ai réalisé le potentiel de l’idée”, a-t-elle indiqué.
En arrivant à San Francisco, Amira Yahyaoui a découvert que “la Silicon Valley vit dans sa propre timeline; j’ai l’impression qu’on est déjà en 2057 quand je suis ici”, a-t-elle indiqué. “Ici, même le chauffeur de taxi vous parle de sa startup”, a-t-elle rigolé. Yahyaoui décrit la Silicon Valley en tant qu’environnement où tout le monde est “très focalisé” sur la construction du futur. “C’est un phénomène qu’on ne peut trouver nulle part dans le monde”, selon elle.
“Même recruter est différent ici”, indique la fondatrice de Mos. “Pour constituer mon équipe, je n’avais à regarder aucun CV. Ici, le plus important est la manière avec laquelle la personne pense et l’énergie qu’elle va apporter au projet”, a-t-elle ajouté. “Ça, on ne peut le voir que lors de l’entretien d’embauche”.
La jeune entrepreneure indique que ces éléments font qu’il n’était pas possible, du moins pour elle, de lancer Mos ailleurs dans le monde; même en Europe et “surtout pas à Paris à cause du racisme”, a-t-elle noté. Dans ce cadre, Yahyaoui recommande aux jeunes de l’Afrique du Nord d’éviter de lancer leurs projets en Europe. “Je pense qu’il y a plus de potentiel en Afrique”, a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne Mos, sa startup, la jeune entrepreneure indique qu’elle n’envisage pas actuellement la question de l’expansion internationale. Par contre, la startup va prochainement lancer des fonctionnalités destinées aux étudiants internationaux aux États-Unis.
Mos, d’après Yahyaoui, est la plus grande des néo-banks aux USA. “Nous focalisons actuellement sur les jeunes de 18 à 24 ans que nous voulons aider à financer leurs études sans s’endetter”, a-t-elle indiqué. Elle a expliqué qu’étudier aux USA est très cher, avec des coûts pouvant aller jusqu’à 100 mille dollars par an. “Ce que nous faisons à Mos est d’aider les jeunes à trouver des bourses d’études”. Yahyaoui a indiqué que Mos va prochainement être dotée de nouveaux services pour aider les utilisateurs à financer l’achat d’une maison ou encore de voyager, entre autres.