La Bourse des valeurs mobilières de Tunis a lancé, le 2 décembre, un nouveau Guide de reporting ESG (Environnemental, Social et de Gouvernance) destiné aux entreprises cotées en Bourse.
Ce guide est le fruit d’un travail en commun entre le Conseil du marché financier, la fondation Konrad Adenauer Stiftung et la Bourse de Tunis. Ce document s’adresse principalement aux administrateurs, dirigeants et cadres des entreprises cotées ; et d’autre part aux parties prenantes de l’entreprise.
Ce guide présente donc les principes de l’initiative Sustainable Stock Exchanges des Nations unies et explique les concepts de base et l’utilité de la démarche RSE et du reporting ESG ― ainsi que les recommandations pratiques de leur mise en œuvre.
À en croire les études qui ont été faites ailleurs dans le monde, l’intégration de l’ESG peut avoir des effets positifs sur les performances de l’entreprise. “On doit le faire savoir pour devenir contagieux”, a souligné Bilel Sahnoun, président de la BVMT. “Il faut créer l’effet boule de neige”, a-t-il ajouté.
Il s’agit, d’après Zied Kadhi, consultant et expert, d’un outil pratique qui s’attache à fournir des recommandations opérationnelles et concrètes. Il établit, à ce titre, les étapes à suivre par les entreprises pour mettre en place un Reporting ESG et propose une liste d’indicateurs clés de performance extrafinancière communs répondant à des priorités partagées.
D’ailleurs, il propose une matrice d’indicateurs pour une démarche progressive de reporting extrafinancier portant sur les considérations environnementales, sociales et de gouvernance. Le guide en question se compose de sept chapitres. “Nous avons vu qu’il était utile d’aborder les étapes de la mise en place d’une démarche RSE et ESG”, a souligné, à ce propos, Zied Kadhi.
L’objectif de ce guide est d’accompagner les entreprises, cotées ou pas, pour le reporting ESG. Toute entreprise qui souhaite communiquer de manière structurée sur ce qu’elle fait durant l’année et sur ses engagements pourra être aidée par ce guide. Celui-ci se veut un outil pratique pour fournir les recommandations nécessaires afin de suivre les étapes qui permettent la mise en place d’un reporting RSE en ayant sélectionné un certain nombre d’indicateurs parmi une liste dans ce guide.
Ce guide a été développé conformément aux documents de référence internationaux sur le reporting ESG. C’était une démarche participative. À part les entreprises qui ont participé à l’enquête, il y a l’équipe de la direction générale de la gouvernance et la prévention de la corruption (présidence du gouvernement).
Aujourd’hui, il y a une convection à l’échelle internationale qui fait que la performance fait partie de la gouvernance globale. Avoir un reporting ESG permet de répondre aux attentes du marché ; cela permet d’améliorer l’image de l’entreprise, d’anticiper sur la réglementation et d’attirer les investisseurs.
Est-ce qu’on peut dire que la RSE permet d’améliorer la performance globale? Non, nous n’avons pas le recul nécessaire pour ça, parce que même pour les premières expériences en termes d’accompagnement nous n’avons pas suffisamment de recul. Sur le plan international, 63% des études ont permis d’établir un lien positif entre l’ESG et les performances financières de l’entreprise. L’ESG nous pousse parfois à remettre en cause le business model, et ceci n’est pas encore très connu en Tunisie.