Le Réseau Pacte mondial Tunisie, affilié à UN Global Compact, et l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers (APTBEF) ont organisé jeudi une table ronde sur la finance durable, avec ses enjeux, état des lieux et sa vision pour le futur. Ainsi, les Nations unies en Tunisie et l’APTBEF se sont alliés pour développer une nouvelle finance, plus sustainable, plus verte et plus engagée.
Cette table ronde a vu la participation d’intervenants de haut niveau issus de la banque, de la finance, d’établissements publics et de programmes internationaux. La finance durable est celle qui prend en compte des critères extra-financiers qu’on appelle les critères ESG : environnementaux, sociaux et de gouvernance. La table ronde était divisée en trois parties : une session d’ouverture, un état des lieux sur les initiatives nationales et internationales et un partage d’expériences du secteur bancaire.
Mohamed Agrebi, président de l’APTBEF, a affirmé que la finance durable, même si elle paraît récente au premier abord, est présente depuis longtemps en Tunisie : “Toutes les banques participent au développement de cette culture RSE depuis plusieurs années. Les débuts de la finance durable à la Biat ont commencé en 2006 puis il y a eu la création de la fondation BIAT en 2014. Le président Kaïs Saïed m’a convié le 30 juillet 2021 pour exprimer son engagement au soutien des entreprises, particulièrement les PME. Nous avons discuté d’un accord de crédit aux entreprises avec un taux d’intérêt préférentiel sur un an. Il y a eu également l’accord d’un don de 160 millions de dinars de la part des banques à l’Etat qui ont été répartis entre la santé (110 MTND) et l’éducation (50 MTND) pour surmonter les difficultés liées à la crise Covid. N’oublions pas les actions d’aide aux écoles, telles que la prise en charge de 42 établissements scolaires pour leur assurer ce qui manque. Ces actions se sont réparties entre 16 banques sur 15 gouvernorats du pays. Nous prévoyons d’organiser prochainement une réunion pour décider de la contribution au financement durable des membres de l’APTBEF”.
Sami Marrouki, président du Réseau Pacte mondial Tunisie, a présenté ce réseau : “Le Réseau Pacte mondial Tunisie a été créé en 2015. Il comprend 55 entreprises dans le réseau. Nous souhaitons diffuser les principes du Pacte mondial. Nous avons lancé, avec 4 banques partenaires, un projet pour mettre en place un système de gestion. Nous allons aussi avoir par la suite le témoignage de l’ANME qui va gérer le fonds de transition énergétique. L’objectif à long terme est d’aller vers le bas carbone. Notre objectif national annoncé à Glasgow est monté à 45% de baisse des émissions carbone”.
Arnaud Peral, coordinateur résident des Nations unies en Tunisie, a annoncé la volonté des Nations unies au sujet de la finance durable en Tunisie : “La CDN a accordé un budget de 56 milliards de dinars pour la période 2020-2030. Nous souhaitons mettre en place tous les mécanismes de financement durable, et développer davantage le dialogue public-privé. Je me réjouis de l’engagement du secteur bancaire en faveur de la solidarité financière. En tant qu’organisme international, entre le Pnud et l’Unicef, nous sommes très engagés pour accompagner les efforts du pays. Nous mettons ainsi en place une assistance technique à la Tunisie afin de déployer l’aide au financement durable et concrétiser des projets”.
Sonia Zoghlami, responsable au ministère des Finances, a annoncé les résolutions de ce ministère : “Un guide d’émissions obligataires vertes va paraître en collaboration avec Banque mondiale. Il va définir l’émission des obligations GSS et les objectifs de développement durable. A savoir que la BVMT a adhéré en 2015 à l’initiative des Bourses durables. La BVMT va lancer prochainement un guide de reporting extra-financier pour la finance durable”.