L’Organisation internationale du travail a organisé dimanche un panel sur les thématiques de prédilection de l’organisation, en présence des coordinateurs des projets. Le débat s’est déroulé à la Foire internationale du livre de Tunis.
Ce panel a été une occasion pour exposer les actions des différents projets, dans un cadre plutôt informel, afin de décortiquer les ambiguïtés de la terminologie de l’OIT.
Cinq thématiques ont été évoquées : le dialogue et la protection sociale, l’emploi et le développement local, la lutte contre le travail des enfants, la migration et le travail, l’entrepreneuriat féminin et l’économie sociale et solidaire.
Le dialogue social, un thème essentiel du travail
Pour ouvrir le débat, Jad Boubaker, coordinateur principal du projet « Initiative Pilote pour un développement local intégré (IPDLI), financé par l’Union européenne, a présenté le mandat de l’OIT, autour d’une rétrospective retraçant l’histoire de l’organisation centenaire, en général, puis en Tunisie depuis son arrivée en 2012 jusqu’à aujourd’hui, plus de 60 employés sur 20 projets, un budget global de près de 100 millions de dollars.
Un tour de table pour une introduction de chaque thématique, Nada Aridhi, coordinatrice nationale des projets Dialogue et protection sociale, financés par la GIZ et la Norvège, a rappelé l’importance de cette thématique qui a marqué le début de l’intervention de l’OIT en Tunisie. Le dialogue social inclut toutes formes de négociations, ou simplement d’échanges d’informations entre représentants de l’État, employeurs, et travailleurs sur des questions d’intérêt commun liées à la politique économique et sociale.
Honoré Boua Bi, coordinateur principal du projet “Ensemble contre le travail des enfants en Tunisie” (Protecte), financé par USDOL, s’est adressé à la foule qui se tenait devant le stand des Nations unies pour parler des enfants, des lois relatives à l’interdiction du travail des mineurs, ce projet contribue à la mise en œuvre du Plan d’action national de lutte contre le travail des enfants en Tunisie.
Un bilan des réalisations des dernières années
Dans son intervention, en tant que coordinateur principal du projet IPDLI (2018-2025), mais également du projet AZD (2013-2017), Jad Boubaker a exposé les réalisations de 8 ans de travail axé sur le développement local, des travaux d’infrastructures, de désenclavement, des projets hydroagricoles, et des activités économiques, selon une approche propre à l’Organisation internationale du travail ; l’approche HIMO, qui se base sur la main-d’œuvre locale avec des matériaux locaux (pierre, eau…).
Migration et femmes rurales, deux sujets sensibles et nécessaires
Mohamed Belarbi, coordinateur principal du projet « Appui à la migration équitable pour le Maghreb » AMEM, financé par la coopération italienne, poursuit ce riche débat, avec l’une des thématiques les plus emblématique de l’organisation, la migration et le travail, rappelant la nécessité d’assurer un continuum de protection pour tous les travailleurs migrants au départ et à l’arrivée des pays du Maghreb et la fragilité du contexte actuel.
Amira Ben Othman, coordinatrice principale du projet “Autonomisation économique des femmes rurales” AFERE, financé par le Canada, a affirmé que pour réussir l’entrepreneuriat, dans toutes ses formes, il faut avoir les données, les outils et réussir à accompagner les personnes qui désirent aller vers ce chemin anguleux. Ce projet œuvre pour l’autonomisation des femmes dans les milieux ruraux, dans les gouvernorats de Sfax et Nabeul. Grâce à cet exercice, Amira a découvert un potentiel étonnant, des profils de femmes entrepreneures, des richesses… grâce auquel le projet a déjà réussi à former un premier réseau et un cadre juridique et social pour ces femmes.
L’économie sociale et solidaire pour la jeunesse
Pour finir ce tour de table, une thématique actuelle, l’économie sociale et solidaire, schématisée par Youssef Belhassen Fennira, coordinateur principal du projet « Promotion de l’économie sociale et solidaire et création d’emplois décents pour la jeunesse tunisienne » JEUN’ESS, financé par l’Union européenne. Dans son intervention, Fennira a rappelé l’importance de cette transversalité, notamment en ce qui concerne l’ESS, qui reste méconnue même au niveau international, mais qui pourrait apporter une solution concrète à la problématique de l’emploi. Il en a profité également pour exposer les problèmes que rencontrent les jeunes pour trouver des financements, notamment les soucis de commercialisation face à la mutation des marchés et à la nécessité d’innover et de proposer de nouveaux produits. Il a fini par une note positive et un message adressé à cette jeunesse qui l’écoutait attentivement, pour dire que l’économie sociale et solidaire peut être cette alternative et qu’il y a moyen de réussir, si tous les efforts s’unissent.
Une séance de questions/réponses a permis aux visiteurs de comprendre un peu plus le rôle de l’OIT en Tunisie, les bénéficiaires, la méthodologie…
Mehdi Kattou a clôturé cette belle rencontre par un résumé des principaux messages qui y ont été évoqués.