Dr Agnès Hamzaoui, chef de service à l’unité Covid à l’hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana, a exposé les coûts élevés des frais d’hôpital liés à la grave crise Covid. La Tunisie a passé le cap d’une de ses pires crises sanitaires lors du mois de juillet avec la Covid-19. Lors de la dernière semaine de juillet, la Tunisie était classée deuxième pays dans le monde en termes de nombre de décès liés à la Covid-19 par million d’habitants, après les Îles Vierges britanniques. A côté de cela, la campagne de vaccination a permis de vacciner près de 2 millions d’habitants (plus précisément 1 842 302) de toutes les tranches d’âge.
Même si ce cap mortel est passé, il est important de demeurer vigilant face à la maladie, de respecter les gestes barrières et de poursuivre la sensibilisation à la vaccination. En effet, la vaccination est le seul moyen de protection contre les formes graves de Covid-19 et contre les hospitalisations.
Coût des soins selon les degrés de gravité
Dr Agnès Hamzaoui évoque les prix des soins des patients Covid selon les différents degrés de gravité. D’abord, pour les cas nécessitant une hospitalisation : “Une hospitalisation Covid dans un service dit “oxygène” (non-réanimation) coûte à l’hôpital 450 TND par jour avec une durée moyenne de séjour de 8,5 à 10 jours selon les services (données de notre hôpital)”. Cela revient à 4.500 TND pour un séjour hors réanimation. “En réanimation, cela coûte 1.700 DT/ jour avec une durée moyenne de séjour de 13 jours”, ajoute-t-elle. Cela correspond à un total de 22 100 TND.
Pour les cas à domicile, moins graves mais nécessitant quand même du matériel, le coût est moins élevé, même s’il reste important puisqu’il n’y a pas de prise en charge par l’assurance maladie : “A domicile, il n’y a pas de coût calculé, mais pour ceux qui louent des extracteurs d’oxygène, ils paient 300 TND/ semaine (avant la Covid, c’était 200 DT/mois). En ajoutant les frais d’injection et de médicaments, très variables selon les prescriptions, le coût varie entre 0 à plus de 200 TND.”
Privilégier la vaccination pour se protéger du virus
La Tunisie a reçu de nombreux dons de vaccins, et les personnes assurant la vaccination sont majoritairement des bénévoles. Payer des frais d’hôpital est une solution à court terme, alors qu’investir dans la vaccination est une solution à long terme qui assure une immunité collective.
Dr Hamzaoui évoque le résultat des études sur la vaccination : “La protection vaccinale dépend des vaccins. Le plus efficace, d’après la littérature, est Pfizer qui protègerait à 90% contre les formes sévères et critiques, ce qui veut dire que pour deux groupes de population comparables, si dans le groupe non vacciné il y a 100 cas graves (et décès), il n’y en aura que 10 dans le groupe vacciné.”
Elle prévient contre le variant Delta, qui est le variant actuel, dont la transmission est plus rapide et risquée : “Avec le variant Delta, la protection serait un peu plus faible.”