La politique du robinet… Cette expression créée par Alfred Sauvy, célèbre économiste et philosophe français, symbolise d’une certaine manière un mode de gestion et de management de la société et de ses structures et particulièrement dans le domaine économique. Commençons par expliquer l’image développée par l’auteur : c’est simple, quand vous allez dans une salle d’eau et vous ouvrez le robinet, vous ne pensez pas à ce qui sort de ce robinet. C’est tellement naturel, vous buvez ou vous vous lavez les mains et vous sortez jusqu’à la prochaine manipulation.
Et je ne parle pas de toutes ces manipulations ésotériques dans lesquelles excellent nos illustres élus qui pensent que leur affectation à l’ARP les immunise même du corona, virus pernicieux qui mute à tour de bras ! Quant à la politique de l’autruche, elle est liée au comportement de ce pauvre animal, pourtant doté de pattes lui assurant une certaine célérité qui se plante la tête dans le sable quand un danger latent se fait sentir et peut ainsi se faire massacrer par ses prédateurs…
Et ne peut même pas porter plainte vu le surbooking des tribunaux où s’empilent les dossiers qui souvent décantent devant des plaignants qui déchantent sauf bénédiction divine… Maintenant, si le hasard veut qu’à la politique du robinet s’ajoute celle de l’autruche, on ne peut que déplorer, impuissants, les effets aggravants et catastrophiques associant à une absence de vision économique un décideur qui laisse couler l’eau et le temps… Sans penser faire appel à un plombier efficace.
Et lorsque la source s’assèche, il détourne son regard et va faire autre chose comme si de rien n’était. Encore heureux s’il n’accuse pas autrui de la panne d’eau ! Et cette situation est encore plus désopilante quand ce robinet a été construit et mis en place par quelqu’un qui voulait du bien et ne voulait en aucun cas laisser les gens sur leur soif ! Dire que depuis quelque temps, d’autres promettent des robinets de miel et sucre au paradis à des pauvres bougres désespérés dans une situation désespérante…
Et ce qui est encore plus grave c’est de voir certains utiliser le robinet pour déverser d’autres liquides que cette eau salvatrice dont la toponymie et la sonorité s’apparente à celle de la mère. Je m’explique : dans toutes les langues, le mot eau inclut la lettre et le son « a » que l’on retrouve dans le mot mère : awa, aqua, maa, water, ommi, mother, mère, mama… sujet à approfondir par les linguistes…
Revenons à notre pauvre autruche qui a une autre caractéristique celle de courir aussi vite que l’actualité qui parfois atteint un rythme qui donne le tournis aux journalistes que nous sommes. Les victimes de cette actualité supersonique commencent un papier en abordant un sujet et le terminent en parlant d’autre chose ce qui crée une de ces cacophoniques médiatiques que l’on constate de visu sur toutes ces chaînes de télévision qui fleurissent aussi vite que l’actualité qu’elles essaient de décrire… Sous le regard impuissant d’une Haica totalement dépassée. Faut-il rappeler – rien que pour se consoler – que cette vitesse aberrante que l’on découvre dans cette jeune et si fragile démocratie n’est que le reflet des contrecoups de tous les désordres socio-politiques émanant de dirigeants aussi peu qualifiés qu’incompétents.
Et on assiste à une comédie d’Arte avec des acteurs de seconde zone qui se livrent à des monologues insipides et regardent avec plaisir voire délectation un système économique se faire démolir. La question reste entière : pourquoi tiennent-ils tant à démolir ce si beau pays ? Et étant incapable de trouver une explication convaincante, je fais comme eux, je pratique la politique de l’autruche !