La BCT a publié sa note périodique sur les évolutions économiques et monétaires ainsi que les perspectives à moyen terme de la Tunisie. Ce document nous permet d’avoir une idée sur la tendance de la croissance pour le second trimestre, après un premier quart décevant.
Les points à retenir sont au nombre de trois.
Le premier concerne les finances publiques qui sont restées, jusqu’à la fin du mois d’avril, à l’équilibre. Les recettes fiscales ont progressé grâce aux impôts indirects (+706 MTND pour la TVA, +178 MTND pour les droits de consommation et 284 MTND pour les autres impôts indirects). L’Etat a réduit également ses dépenses (hors service de la dette) de 1,4%. La facture de la compensation a bien reculé de 402 MTND, et les investissements publics ont diminué de 168 MTND. Le service de la dette a coûté 3 867 MTND à fin avril 2020, dont 1 705 MTND de remboursement de dettes intérieures et 2 162 MTND de dettes extérieures. Jusqu’à fin mai 2020, le déficit courant représente 2,8% du PIB (3 383 MTND) grâce à la contraction du déficit commercial. Hors énergie, ce déficit représente 1,9% du PIB contre 1,3% sur la même période en 2020.
Le second point concerne l’évolution d’octroi de crédits aux agents économiques. Au cours du mois d’avril 2021, les crédits ont augmenté de 6,4% en rythme annuel. Les crédits à moyen et long terme accordés aux professionnels ont été à l’origine de cette progression (+5,7% en rythme annuel). Les crédits à la consommation ont baissé de 11,5% contre une hausse des crédits logements de 5,3%. Les banques n’ont pas affiché des niveaux élevés de besoins aux liquidités et la demande sur le refinancement de la BCT s’est atténué.
Pour l’inflation, la BCT table désormais sur 5,6% en 2021, 5,6% en 2022 et 5,1% en 2023. C’est une accélération notable due au rythme de progression des prix de matières prépondérantes dans le panier du tunisien. L’absence d’une marge de manœuvre budgétaire multipliera les ajustements de prix de carburants et de certaines matières de base qui connaissent une pression à l’international. D’ailleurs, la Banque a précisé que la hausse des prix provient plutôt de l’offre. L’inflation sous-jacente devrait avoisiner 5,3% en 2021 et 5,8% en 2022. La BCT a terminé sa note en précisant qu’elle « ne ménagerait aucun effort pour assurer son retour à des niveaux soutenables, en usant des instruments mis à sa disposition ». Autrement dit, si les prix augmentent encore, l’utilisation de l’outil taux n’est pas exclue.