Tendez l’oreille… entendez-vous ce murmure d’équité qui pourrait donner des idées à tous ceux qui se battent pour désenclaver les régions de l’intérieur et qui ne savent à quel saint se vouer ? Et imaginez un espace suréquipé qui accueillerait des startups venant de ces ‘régions de l’intérieur’ tellement défavorisées pour leur offrir -gratuitement- des services et des expertises qui donneraient des ailes à leurs rêves et qui placeraient leurs projets sur l’orbite de la réussite.
Experts et services gratuits
C’est exactement la promesse que vient de faire Zeineb Messaoud, DG de ‘The Dot’, premier Hub d’innovation, d’entrepreneuriat et de transformation digitale en Tunisie qui a été inauguré le 11 juin : « Nous allons regrouper les startups de différentes régions du pays pour leur offrir les services et les expertises requises et mettre à leur disposition savoir-faire et carnet d’adresses pour les aider à développer leurs idées et mettre en œuvre leurs projets. Pour nous, qu’il soit à Tunis, Siliana, Béjà ou ailleurs, c’est un créateur de projet qui génère de la valeur ajoutée pour le pays et nous dispensons la même qualité de services à travers nos partenaires ; les centres Elife, la Fondation Tunisie pour le Développement et les pépinières de l’APII ».
Elle nous confie que la démarche de ‘The Dot’ s’articule autour de trois axes. D’abord, cet axe régions pour l’accompagnement des entrepreneurs de l’intérieur du pays les régions. Ensuite, un axe de développement interne avec une plateforme virtuelle permettant à tout initiateur de projet de profiter des ressources du centre en experts et services. Enfin, un axe relatif à la transformation digitale. Ses cibles sont les services publics, le secteur privé, les startups, les jeunes diplômés : « Il s’agit d’un Centre installé sur une superficie de 2900 m² d’espaces équipés, avec un Hub d’intelligence artificielle, des industries 4.0, un segment Mobile, un segment accompagnant la transformation digitale des services publics, un Desk d’accompagnement pour les sociétés et les startups internationales qui souhaitent s’installer en Tunisie (nous les hébergeons et nous mettons des experts à leur disposition).
Il faut souligner qu’au moment où un créateur de projets dans les régions (et tous secteurs confondus) s’adresse à nous, il n’est pas obligé de se déplacer. Dans deux semaines, nous allons annoncer la mise en service de notre plateforme virtuelle à laquelle il n’aura qu’à se connecter et nous communiquer ses besoins et nous nous chargeons de l’évaluation », poursuit Zeineb Messaoud qui nous explique que la plateforme ‘The Dot’ expose tous les événements organisés, les sessions au bénéfice du public… et si un startuppeur a besoin d’une expertise particulière, il n’a qu’à exposer son cas spécifique et le centre l’appellera pour en discuter avec lui. Sitôt ses besoins cernés, il sera accompagné, par exemple par la nomination d’un expert, ou la mise en contact avec l’un des partenaires (incubateurs, accélérateurs, écosystèmes).
Des services payants après 2 années
Au sein de l’écosystème, ‘The Dot’ se positionne comme un Hub. Selon notre interlocutrice, il s’agit d’un Campus où chaque entrepreneur expose ses besoins et reçoit un ou plusieurs services, ou plusieurs incubateurs-accélérateurs, en conséquence.
Côté Business Model, ‘The Dot’ est aujourd’hui totalement financé par les bailleurs de fonds partenaires du projet. « L’idée est d’en venir, au bout de ces deux années, à monter un Business Model qui devrait faire en sorte qu’il y ait des services payants qui nous donneraient les moyens de continuer à héberger des startups innovantes. Celles-ci ne payent rien aujourd’hui et l’idée est de continuer à les héberger pendant une année, pour parvenir à chaque fois d’accueillir une nouvelle cohorte de ces startups ». Ceci après avoir statué sur dossier, car la sélection commence par un appel à candidature (la première mouture a été réalisée par Smart Tunisia). Le parcours est clair : « Smart Tunisie a fait un appel à projets et nous avons reçu 135 candidatures, sur lesquelles nous avons sélectionné une quinzaine. Les critères sur lesquels nous nous sommes basés sont l’innovation, l’état d’avancement, l’apport à la communauté. Nous nous sommes également intéressés à la manière dont les candidats pouvaient s’auto-accompagner. Nous nous sommes basés sur une enquête que nous avons menée auprès de 90 startups et les quatre premières expertises demandées qui en sont ressorties sont : en premier l’expertise juridique, ensuite la fiscalité, puis l’accès au marché et, enfin, l’accès au financement. C’est par là que nous avons commencé. »
Rappelons que le hub ‘The Dot’ a été réalisé dans le cadre du partenariat public-privé (PPP) avec l’appui de la société civile, et qu’il a été cofinancé par la Fondation Tunisie pour le développement, l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) et l’Union européenne.