On a tous entendu parler des différents variants de la Covid-19: anglais, sud-africain, brésilien ou encore indien. Sauf que le gouvernement Mechichi vient d’en découvrir un autre, cette fois-ci inoffensif, de type libyen.
À l’occasion de sa visite de travail en Libye ― que je salue, car elle constitue une action concrète et positive, Mechichi a annoncé que tous les voyageurs venant de Libye par voie aérienne seront exemptés du confinement obligatoire et doivent se suffire juste d’un test PCR négatif de moins de 72 heures.
Il s’agit en définitive d’une action louable pour intensifier les échanges, les déplacements entre la Tunisie et la Libye, ainsi que de faciliter le commerce et les investissements et la venue des touristes Libyens et particulièrement les patients dans le cadre du tourisme médical.
Le seul hic est que cette exception constitue un acte de racisme vis-à-vis des voyageurs venant d’Europe et particulièrement d’Afrique subsaharienne.
En effet, les cadres ingénieurs, consultants, commerçants, chefs d’entreprises, étudiants ou simples voyageurs venant d’Afrique subsaharienne sont doublement pénalisés. Non seulement ils sont obligés de s’acquitter des frais de voyage qui ont augmenté de 50%, mais ils doivent aussi rester confinés une semaine dans un hôtel à leur charge.
Ceci risque de freiner les voyageurs subsahariens pour venir en Tunisie, que ce soit pour le tourisme, le commerce, les soins médicaux ou pour la formation.
Mais aussi les prestataires tunisiens et les ingénieurs, consultants, experts qui sont obligés de se déplacer en Afrique subsaharienne dans le cadre de contrats de prestation ou de travail. Il reste pour eux une seule alternative face à un gouvernement aveugle et sourd aux contraintes économiques: transiter chaque fois par Tripoli pour voyager en Afrique.
Quand le gouvernement Mechichi va-t-il comprendre que le chemin de croissance passe obligatoirement par l’Afrique subsaharienne ?
Un pas est déjà acquis pour la Libye et il est bon à prendre et il faudra l’avouer, fait grâce à l’acharnement de la Chambre de Commerce de Sfax et TABC, qui ont organisé à Sfax il y a 2 mois le premier Forum économique Tuniso-libyen.
Il nous reste un seul espoir en la personne du Président Kais Saïed, qui a été le premier à consacrer ses premiers voyages en Afrique, avec l’Algérie, l’Égypte et la Libye. En outre, il vient de rencontrer plusieurs présidents Subsahariens à Paris lors du dernier forum France-Afrique, avec notamment ceux du Soudan, Niger, Mali, Congo et Côte d’Ivoire et a démontré son intérêt pour l’Afrique subsaharienne.
Il sera probablement le Président de la rupture dans la politique étrangère et économique de la Tunisie avec la Pax Africa.
Sera-t-il le prochain Président Kais l’Africanus ?
L’avenir nous le dira.