Notre Gouvernement est parti à Washington négocier pour l’avenir du pays ! Des négociations si importantes en conséquences qu’elles auraient dû être minutieusement préparées en impliquant préalablement experts, partis politiques, organisations nationales et société civile sans exclusion aucune. L’intérêt de nos générations futures mérite bien une telle approche inclusive.
Sur le terrain, c’est tout le contraire qui a eu lieu. Si le choix du lieu des concertations laissait présager beaucoup de sagesse, les résultats ne faisaient pas honneur à ce haut lieu des sciences, des lettres et des arts (Beït El Hikma).
Ces sessions de “consultations” n’ont pas réellement traité les grands dossiers brûlants (dépenses publiques, réforme fiscale, encouragement de l’investissement,
secteur de la santé, entreprises publiques, difficultés des PME, inflation…). Elles se sont limitées à des rencontres formelles pour des photos de circonstance.
Résultat des courses: la délégation tunisienne est partie ayant dans ses valises, de l’avis de beaucoup d’experts, des propositions approximatives pour négocier avec le FMI un prêt de 11 milliards de dinars pour boucler le budget de l’État pendant que d’autres pays lèvent des fonds pour combattre l’épidémie et préparer la sortie de crise et les plans de relance.
Avouons que le Gouvernement n’a pas eu la tâche facile dans sa quête à la levée de fonds et semble avoir essuyé des fins de non recevoir de nos partenaires bilatéraux accusant même certaines parties locales à « œuvrer à mettre en échec les efforts du gouvernement en matière de mobilisation des ressources ».
Le décor étant planté, notre ultime planche de salut réside dans cette dernière tentative pour laquelle nous sommes acculés, dos au mur, à accepter toutes leurs conditions quelles qu’en soient les conséquences.
Mais ces “négociateurs” ont-ils pensé un moment au legs que nous allons transmettre aux générations futures ? Ont-ils bien analysé toutes les solutions avant de jouer cette dernière carte ô combien risquée enlisant le pays dans un endettement sans fin. Une dette qui risque de devenir insoutenable au vu d’une croissance inexistante et une perte de confiance dans notre capacité de remboursement ? Ont-ils réellement épuisé toutes les solutions locales ? À ce point nos bijoux de famille sont si précieux ?
S’il y a un conseil à leur donner : commencez par demander publiquement pardon à nos enfants !