Les confinements qu’ont connus plusieurs pays dans le monde ont fait passer la part des ventes au détail en ligne de 16% à 19% du total des ventes au détail en 2020. C’est ce qu’a révélé un rapport publié mardi 3 mai 2021 par la CNUCED.
Selon le rapport, les ventes au détail en ligne ont nettement progressé dans plusieurs pays, la Corée du Sud affichant la part la plus élevée avec 25,9% en 2020, contre 20,8% l’année précédente.
Parallèlement, les ventes mondiales de commerce électronique ont bondi à 26 700 milliards de dollars à l’échelle mondiale en 2019, soit une hausse de 4% par rapport à 2018, selon les dernières estimations disponibles.
Ce chiffre comprend les ventes d’entreprise à entreprise (B2B) et d’entreprise à consommateur (B2C), et équivaut à 30% du produit intérieur brut (PIB) mondial cette année-là.
« Ces statistiques montrent l’importante croissance des activités en ligne. Elles soulignent également la nécessité pour les pays, en particulier pour les pays en développement, de disposer de telles informations alors qu’ils reconstruisent leurs économies à la suite de la pandémie de COVID-19 », a déclaré Shamika Sirimanne, directrice de la technologie et de la logistique à la CNUCED.
Des résultats mitigés selon les entreprises
Selon le rapport de la CNUCED, la pandémie de COVID-19 a également entraîné des résultats contrastés pour les principales entreprises de commerce électronique B2C.
Les données relatives aux 13 principales entreprises de commerce électronique, dont 11 sont originaires de Chine et des États-Unis, révèlent un renversement notable de la situation pour les plateformes offrant des services tels que le covoiturage et les voyages.
Toutes ont connu une forte baisse de la valeur brute des marchandises (VBM) et une chute correspondante de leur classement.
Par exemple, Expedia est passé de la 5e place en 2019 à la 11e en 2020, Booking Holdings de la 6e à la 12e et Airbnb, qui a été introduit en bourse en 2020, de la 11e à la 13e place.
Malgré la réduction de la VGM des sociétés de services, la VGM totale des 13 premières sociétés de commerce électronique B2C a augmenté de 20,5% en 2020, soit plus qu’en 2019 (17,9 %). Les gains ont été particulièrement importants pour Shopify (+ 95,6 %) et Walmart (72,4 %). Dans l’ensemble, la VGM B2C des 13 premières entreprises s’est élevée à 2 900 milliards de dollars en 2020.
Les ventes interentreprises dominent le commerce électronique
Le rapport estime la valeur du commerce électronique interentreprises mondial en 2019 à 21 800 milliards de dollars, ce qui représente 82 % de l’ensemble du commerce électronique, comprenant à la fois les ventes via des plateformes de marché en ligne et les transactions par échange de données informatisées (EDI).
Les États-Unis ont continué à dominer le marché global du commerce électronique, devant le Japon et la Chine.
Les ventes de commerce électronique B2C ont été estimées à 4 900 milliards de dollars en 2019, soit une hausse de 11% par rapport à 2018. Les trois premiers pays pour les ventes de commerce électronique B2C sont toujours la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni.
Le commerce électronique B2C transfrontalier s’est élevé à quelque 440 milliards de dollars en 2019, soit une augmentation de 9% par rapport à 2018. Le rapport de la CNUCED note également que la part des acheteurs en ligne effectuant des achats transfrontaliers est passée de 20% en 2017 à 25% en 2019.
Mauvais résultats en matière d’inclusion numérique pour les entreprises de commerce électronique
Malgré les revenus considérables des entreprises de commerce électronique, un indice publié par la World Benchmarking Alliance en décembre dernier leur a attribué une mauvaise note en matière d’inclusion numérique.
L’indice a classé 100 entreprises numériques, dont 14 entreprises de commerce électronique, en fonction de leur contribution à l’accès aux technologies numériques, au développement des compétences numériques, au renforcement de la confiance et à la promotion de l’innovation.
Les entreprises de commerce électronique ont obtenu des résultats inférieurs à ceux des entreprises d’autres secteurs numériques tels que le matériel informatique ou les services de télécommunication.
Par exemple, l’entreprise de commerce électronique la mieux classée est eBay, à la 49e place. Dans l’ensemble, les entreprises de commerce électronique ont obtenu un score de seulement 20 sur un total possible de 100.
Selon le rapport de la CNUCED, l’un des principaux facteurs de cette mauvaise performance réside dans le fait que ces entreprises ont été pour la plupart fondées au cours des deux dernières décennies seulement, et sont donc relativement jeunes.
« Ces entreprises se sont davantage concentrées sur les actionnaires plutôt que de s’engager auprès d’un large groupe de partenaires et de compiler des données sur leurs performances environnementales, sociales et de gouvernance », indique le rapport.
Il existe néanmoins quelques points positifs. Par exemple, plusieurs sociétés de commerce électronique proposent des formations gratuites aux entrepreneurs sur la manière de vendre en ligne, y compris, dans certains cas, en ciblant spécifiquement les groupes vulnérables tels que les personnes handicapées ou les minorités ethniques.