Depuis quelques années, grâce à la technologie financière dénommée FinTech, le modèle de la banque traditionnelle est en train de se réinventer pour s’adapter aux nouveaux usages. La banque en ligne a été en effet l’une des premières étapes de cette transformation où chacun peut effectuer des opérations ou même demander un prêt depuis un navigateur Internet ou son smartphone.
Puis, depuis quelques années, on a assisté à des banques d’un nouveau genre qui se sont développées : c’est ce qu’on appelle les néo-banques. Ces dernières sont des établissements de paiement qui proposent des services à une clientèle hyper-connectée en s’appuyant sur les nouvelles technologies émergentes. Ces néo-banques sont des banques digitales accessibles exclusivement via Internet.
L’exemple par excellence est celui de la FinTech allemande “N26” qui a été au départ un établissement ou une institution de paiement et qui a fini par obtenir en 2016 sa propre licence bancaire complète attribuée par l’autorité de supervision financière allemande. Ainsi, elle est passée d’une startup en nouvelles technologies à une banque qui peut offrir des produits bancaires avec une totale garantie et une complète sécurité des fonds des clients européens allant jusqu’à 100 000 € par compte.
Les exemples de FinTech (avec ou sans le statut complet d’une banque) dans le monde se sont succédé comme la lituanienne Paysera, la hollandaise Bunq, l’anglaise Revolut, ou l’estonienne TransferWise (clin d’œil à mon e-pays e-Estonie). Pour notre Tunisie, les règles régissant l’activité et le fonctionnement de ces FinTech sont définies clairement dans un cadre réglementaire depuis décembre 2018. SVP, ne me posez pas la question : Qu’est-ce qu’on attend pour avoir notre première FinTeh réglementée car c’est une autre paire de manche et je me suis décidé à rester positif (Peaceful)…
Et après FinTech vient la DeFi
La FinTech a bien révolutionné le secteur de la finance surtout que les moyens de paiement et les habitudes des consommateurs ne cessent de changer depuis 2019 notamment après la pandémie Covid-19. L’argent liquide est particulièrement délaissé, le paiement NFC (sans contact) s’est imposé comme un réflexe pour éviter tout contact et garder la distance sociale avec le vendeur, tandis que le paiement par mobile (ou Smartwatch) via les services Apple Pay, Google Pay et Samsung Pay est de plus en plus populaire dans le monde. Mais ça ne s’arrête pas ici avec la montée spectaculaire de cette dernière période de DeFi, qui est l’abréviation de (Decentralized Finance) ou finance décentralisée.
DeFi est une application des crypto-monnaies et des technologies blockchain dans le domaine de la finance. Cette finance décentralisée a pour but de permettre la transmission de valeur pour tous et sans intermédiaire. La finance décentralisée est un nouvel écosystème où chaque personne pourrait profiter de différents services et produits financiers sans organes de contrôle (Organes de contrôle comme peuvent l’être les banques ou les plateformes intermédiaires d’échange).
Chaque personne peut profiter de ces services financiers sans organe de contrôle ?
Oui, pour tout le monde sans aucune discrimination, pour tous les citoyens du monde sans exception, même pour les gens qui n’ont ni passeport rouge ni bleu, voire un passeport de couleur verte (comme nous). C’est trop beau pour être vrai, disent certains, mais c’est vrai D’ailleurs, pour revenir à l’histoire de la couleur du passeport, c’est la première fois dans l’histoire qu’on n’a pas besoin de présenter un passeport, ni une pièce d’identité, ni de montrer des pattes blanches (devant les banques) pour utiliser des produits et services financiers.
En pratique, cela veut dire que grâce à la DeFi, n’importe quelle personne pourrait, par exemple, accéder à des prêts depuis son domicile grâce à cette finance décentralisée. Même les personnes en dehors du système bancaire pour n’importe quelle raison. Elles n’ont qu’à avoir un accès à Internet ! La DeFi est un système totalement décentralisé pour les emprunteurs et il n’est pas possible qu’un prêt vous soit refusé. Il suffit d’avoir accès à Internet tout simplement et cela sera suffisant pour n’importe qui d’obtenir des prêts.
Comment ?
Dans le jargon technique, on les appelle tokens ou jetons DeFi. L’idée clé est de recréer les services financiers de manière décentralisée, sans recourir à un tiers, comme une banque. Et au lieu de faire confiance à votre banquier, vous faites confiance aux codes informatiques, ou plus précisément, aux contrats intelligents fonctionnant principalement sur Blockchain (Ethereum). Cela permet aux utilisateurs de gagner des intérêts, d’obtenir des prêts, d’échanger des actifs, sans avoir recours à un tiers.
Les jetons DeFi sont actuellement en train de perturber la finance car ils permettent aux gens d’emprunter et de prêter au sein d’un réseau (peer-to-peer) ou de souscrire directement une assurance, sans avoir besoin d’aucun d’intermédiaire. En d’autres termes, les jetons financiers décentralisés fournissent aux utilisateurs et aux détenteurs de jetons des services identiques ou similaires offerts par le secteur financier traditionnel.
D’une certaine manière, ils sont la prochaine étape évolutive dans la sphère de la finance, similaire à ce que UBER a fait au transport et à ce que les NATU (Netflix, Airbnb, Tesla et Uber) ont fait avec la consommation collaborative. Si vous êtes un passionné des crypto, il est difficile d’ignorer les développements de la finance décentralisée et les exemples célèbres de tokens DeFi SNX (Synthetix) MKR (Maker), Aave (AAVE) et Compound (COMP) qui sont en plein essor actuellement.
Grâce aux finances décentralisées, la crypto est en train de passer à un autre niveau, surtout avec une autre valeur historique du bitcoin fleurant le seuil symbolique de 50 000 $ (138 mille dinars tunisiens). Selon le fournisseur de données DeFi Pulse, les investisseurs ont bloqué un montant record de plus de 34 milliards de dollars dans différents projets de DeFi.
Techniquement, ces prêts DeFi s’adressent à toute personne qui peut avoir accès à Internet. Peut-être qu’un jour, on n’aura pas besoin d’Internet et ça sera par télépathie ! Qui sait ? Surtout que Musk, LE fondateur de Neurolink (startup qui développe des implants cérébraux d’interfaces neuronales directes) a investi 1,5 milliard de dollars dans le bitcoin récemment !
Qui sait ? Surtout qu’il y a deux ans, ces mêmes investisseurs, institutions financières et bancaires ont prédit la mort de la « vague » des crypto mais ce que je sais, et je suis convaincu, de ce que Morpheus (article précédent PayPal & Moepheus) a dit : « Qu’il y a une différence entre connaître le chemin et arpenter le chemin. »
Une grande différence…