Il y a des moments où j’en veux à mes ancêtres et particulièrement à Al Khawarizmi d’avoir inventé les fameux chiffres arabes qui ont permis à la société d’évoluer et de développer l’économie et depuis moins d’un siècle de créer l’informatique qui, elle, est basée sur un concept très simple : pour chaque supposition ou donnée, il n’y a que deux possibilités, soit elle est vraie soit elle est fausse d’où les fameux 0 et 1…
Alors imaginez que l’on soit resté aux chiffres romains qui n’imaginaient pas qu’il existait des valeurs supérieures à un millier voire un peu plus, comme quoi nos ancêtres n’étaient pas si gourmands que ça ! Et en cherchant sur Google, j’ai voulu savoir comment les romains auraient écrit 2700 milliards d’où le titre incompréhensible de ce papier !!!
Si on ajoute aux chiffres arabes les informations qui circulent à propos de ce chiffre exorbitant et inimaginable qui semble ne correspondre à rien de concret, je me suis amusé à calculer les différentes caractéristiques de ce montant pour moi invraisemblable en données plus palpables : en billets de 50DT cela ferait une pile de 6500m environ, un volume de 80m3– et ce ne sont pas des déchets italiens – et enfin environ 23 tonnes !
Du coup, je me demande pourquoi cette information circule avec autant d’insistance surtout en ce 1er avril, date qui elle s’écrit en chiffres romains comme suit MMXXIIVI d’autant plus que ce tonnage qui fait autant débat et pèse si lourd ne peut passer inaperçu !
Depuis que cette mèche allumée par notre confrère a mis le feu aux poudres, une défense quelque peu désorganisée s’est mise en place, les thuriféraires ont occupé le haut du pavé et le petit écran et le paysage audiovisuel s’est retrouvé; entre deux émissions ; sur un autre virus ; envahi par les avocats patentés du saint homme lequel semble-t-il vit humblement dans une masure qu’une âme charitable lui aurait prêtée, qu’elle soit bénie des hommes et des Dieux.
Pendant ce temps-là, notre confrère persiste et signe et continue à doubler le tirage de son journal. Mais qu’à pu lui faire cet homme qui ne semble pas faire l’unanimité aussi bien auprès des siens que du peuple qu’il est censé représenter du haut de son perchoir ? Et je me pose la question de savoir pourquoi ces chiffres et pourquoi aujourd’hui car pour ramasser ce montant, il en faut du temps. Un calcul simple montre que sur la base d’une collecte d’un dinar à la seconde, ce montant demanderait 85 ans, qui correspond curieusement à l’âge de cet homme haut perché au Bardo.
Et pendant que les gens comptent et recomptent, un grain de sable carthaginois est venu perturber cette opération de dépouillement et démolition organisée d’un pays par un homme qui n’aime ni ce pays ni ses hommes. Faut-il bénir Carthage pour ce qu’il fait dans cette situation on ne peut plus désastreuse où la situation subit une inflation ravageuse et une ambiance politique on en peut malsaine, car qu’on le veuille ou pas dans cette guéguerre qui les oppose, le citoyen ne se sent pas concerné et regarde son couffin ressembler de plus en plus à un panier percé et un avenir pas très radieux, et se demande pourquoi les prix grimpent aussi vite, il n’y a aucune raison valable ni justifiée si ce n’est que les ventres creux sont plus facilement manipulables…
Allez parler à ce citoyen de ces montants exorbitants, il haussera les épaules et vous regardera d’un air désabusé et pour les plus narquois, ils vous diront que « ce montant est peut être prévu pour contribuer à la construction du fameux barrage éthiopien qui porte le même nom des propriétaires des comptes bancaires londoniens pour se venger d’un Sissi qui a nettoyé son pays des Frères, assoiffé son pays et a fait de telle sorte qu’à Assouan, le lac Nasser … a rien ! »