La cryptomonnaie affole les marchés. Mais pas seulement !
L’engouement pour le bitcoin se traduit également par une consommation accrue d’électricité dans le monde. Pilotée par un algorithme s’appuyant sur un réseau mondial de serveurs informatiques archivant l’intégralité des transactions réalisées dans cette monnaie virtuelle, le système du bitcoin nécessite, en effet, de faire tourner, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, des centaines de milliers d’ordinateurs dans le monde.
Il est tout à fait compréhensible alors de voir de plus en plus de réticence face à l’adoption des cryptomonnaies de la part des défenseurs de la cause écologique … y compris Bill Gates.
Alors que le cryptoactif a dépassé la barre symbolique des 60.000 dollars, l’ancien patron de Microsoft souligne que le mining réclame une production d’énergie très importante. Le bitcoin n’a jamais valu aussi cher. Dans son ascension folle, le cryptoactif est passé de 30.000 dollars en janvier à 60.000 dollars ce samedi.
Un record en partie lié à la promotion faite par de grands entrepreneurs. Tesla, entreprise dirigée par Elon Musk, a ainsi acheté en début d’année pour 1,5 milliard de dollars de bitcoin.
Mais tous les milliardaires ne sont pas sur la même longueur d’onde. Dans le New York Times, Bill Gates a même fait part de son inquiétude, notamment en raison de l’impact écologique du minage du bitcoin. “Il utilise plus d’électricité par transaction que toute autre méthode connue de l’humanité”, résume-t-il.
Emblématiques de cette empreinte carbone, les vastes serveurs installés en Mongolie intérieure, alimentés par les mines de charbon environnantes, qui tournent 24h/24.
Plus d’énergie que l’Argentine
Pour produire du bitcoin, il faut effectivement faire tourner des ordinateurs toujours plus puissants et donc consommer toujours plus d’électricité. Selon l’université de Cambridge, qui propose une estimation de la production énergétique en temps réel, l’écosystème du bitcoin représenterait 127,24 TWh en glissement annuel. C’est plus que la consommation de la Norvège ou de l’Argentine.
D’autant que cette tendance est en contradiction avec les efforts de nombreuses entreprises pour diminuer leur bilan carbone. Le meilleur exemple est peut-être BlackRock qui a récemment investi dans la cryptomonnaie, tout en s’érigeant comme un grand promoteur de la finance verte. La situation de Tesla est aussi paradoxale puisque l’enjeu du fabricant est justement de promouvoir le véhicule électrique…
Un bitcoin vert ?
Un bitcoin vert, c’est peut-être la solution pour concilier cryptomonnaie et écologie. Le patron de Twitter, Jack Dorsey, a d’ailleurs investi 10 millions de dollars, via son entreprise Square, pour encourager cette démarche. “Nous pensons que la cryptomonnaie sera à terme alimentée entièrement par une énergie propre, éliminant son empreinte carbone et favorisant l’adoption des énergies renouvelables à l’échelle mondiale” a-t-il assuré, sans préciser la façon dont il pouvait s’y prendre.
C’est d’ailleurs l’enjeu des prochaines années même si, compte tenu de la nature du minage, on estime que près de 90% des bitcoins possibles sont déjà en circulation. Mais bien d’autres actifs attendent leur tour.