Lors d’une émission de Midishow, le dynamique Haythem Mekki à qui l’animateur demandait le titre de sa chronique répondait “J’e n’en ai pas ! et d’ailleurs de quoi voulez-vous que je parle?”.
Devant l’étonnement de ce dernier, il s’est avéré que c’était le titre de cette fameuse chronique sarcastique.
Et chaque fois que je me mets devant mon écran pour rédiger les 7 ou 900 mots que l’on me demande, je me dis et je me répète, mais qu’est-ce qu’il y a à raconter ? Et n’eut été le besoin alimentaire et la maigre pitance que me garantit ce papier, je serai retournée à ma sieste le ventre creux et l’esprit brumeux.
Mais il faut bien survivre ! Et j’ai souvent peur de me répéter car l’évolution de la situation socio-politique du pays s’en va de mal en pis et hormis les bavardages des chroniqueurs, il ne me reste plus que Youtube pour écouter la musique que j’aime !
Mais il y a toujours une lueur d’espoir et je fouine les lucarnes pour chercher un brin de soleil ou quelque chose qui puisse me permettre de positiver et je me répète encore une fois pourquoi on en est là ?
Dans le précédent article, j’ai défini le cadre général de la situation actuelle. Aujourd’hui, je me demande encore une fois que font ces mauvais acteurs de la scène politique qui passent leur temps à s’étriper sous le regard d’un peuple fatigué qui n’arrive même plus à s’occuper de ses oignons, vu le prix de ce produit agricole de base…
Dans la guéguerre que se livrent Carthage et Le Bardo par la Kasbah interposée, chacun fourbit ses armes et les coups bas se multiplient sans trop respecter les règles du jeu vu que certains dépassent le niveau de la ceinture, et entraînent que ces pauvres hères se battent ainsi « without trousers »…
Et ce que je constate c’est que si Carthage passe son temps à menacer avec son épée de Damoclès, je serai curieuse de savoir si un jour Damoclès utilisée cette fameuse épée une fois dans sa vie, ce dont je rêve… de l’autre côté, le pensionnaire du Bardo qui semble mépriser même les ouailles de ce palais, semble prendre un malin plaisir au baise main, symbole d’une ère révolue et il rêve de Carthage…
Mais ce pays est-il condamné ? Le Président prétend que la Tunisie est riche. Il a quelque part raison, on est dans un pays qui jette son lait, qui ne sait plus quoi faire de ses cadres, de ses médecins et qui depuis la révolution en a envoyé plus de 100 000 à l’étranger.
Et pour couronner le tout, je voudrai revenir à cette histoire de vaccin introuvable qui semble être arrivé partout sauf dans les pays oubliés des hommes et de l’histoire et à ces fameuses 1000 doses parvenues en catimini à Carthage où l’incommensurable inexpérience de ses locataires a fait qu’ils sont tombés dans le piège de la critique et ce, par hasard le lendemain de la fameuse manifestation baise main…
Et je me dis et me répète qu’un corps malade qui ne trouve pas de soins est exposé à tous les virus et bactéries qui peuvent venir de partout : des déchets italiens, du riz contaminé, de l’ammonitrate introuvable, des organismes de notation, de ses députés qui se font vacciner en douce; des gosses qui en prennent pour 30 ans, des khamis de Chorbane, des 10 milliards exigés suprême astuce qu’un juge a pu trouver pour contrer une supposée intervention.
Et si on énumère toutes les aberrations qui se suivent et ne se ressemblent pas, le papier peut devenir un inventaire à la prévert…
Pour conclure ce papier qui ne respire pas l’optimisme, et en guise de conclusion consolatoire, je rappellerai cet extrait de Al Muqaddima d’Ibn Khaldoun qui disait il y a bien longtemps que « L’Ifriqiya et le Maghreb souffrent encore des dévastations commises par les Arabes. Au cinquième siècle de l’hégire, les Beni-Hilal et les Soleïm y firent irruption, et, pendant trois siècles et demi, ils ont continué à s’acharner sur ces pays »
Prions que cela durera nettement moins !